Le 1er octobre 2015
- Dessinateur : Shichiro Kobayashi
- Famille : Manga
- Date de sortie : 1er juillet 2015
Petite conférence donnée par un homme aux multiples ressources picturales : Shichiro Kobayashi.
Shichiro qui ? Allons, allons, Si vous êtes âgé, vous devez vous rappeler de Rémi sans famille ? De Cobra ? De Lady Oscar ? Et si vous êtes plus jeune, peut-être Space Cobra, Berserk ou le tout nouveau projet d’animation franco-japonais Asterion vous évoque quelque chose.
Kobayashi-San - comme on s’autorise à l’appeler dans les milieux autorisés – est directeur artistique depuis 1966. Il a participé aux décors de toutes les séries évoquées plus haut – et d’autres encore - d’une manière qui marque les mémoires.
La Japon Expo sachant éclairer notre lanterne de manière tellement simple, une exposition (comprendre, un espace aménagé entre quatre contreplaqués) a été dédiée à Kobayashi. Et comme nous ne reculons devant rien pour vous faire plaisir, si vous avez raté ce seizième impact, voici quelques extraits pour raviver vos papilles visuelles – si, ça existe ! -.
la courte présentation de Kobayashi
Une expo qui permet de découvrir le travail de Kobayashi comme directeur artistique, comme évoqué plus haut.
Kobayashi a travaillé sur Berserk !
Et également sur Rémi Sans Famille. Que de souvenirs !
Et pour les connaisseurs, il a œuvré aussi sur Utena.
Mais aussi quelques unes de ses toiles abstraites dont nous vous présentons des exemples ci-dessous.
Mélange de son travail de peintre et d’animateur
Une belle toile abstraite de Kobayashi
Sans oublier, bien sûr, une image de la petite vidéo au style si particulier projeté en boucle sur un écran et vous immergeant un peu plus vers les choix graphiques tranchés de ce dessinateur.
Une bien curieuse et attirante vidéo !
Revenons à cette rencontre et à la première question posée, celle qui nous vient également à l’esprit : D’où Kobayashi tire-t-il cette spécificité, cette particularité ?
Kobayashi au micro !
Il nous explique qu’il a grandi sur l’île de Hokkaido. Proche de la nature, quand sa passion pour le dessin s’est éveillée, c’est cette nature qu’il a commencé par dessiner, puis par peindre.
Et c’est ainsi qu’il travaille son amour du trait, avant d’être engagé à la TOEI en réponse à une annonce. Là, il découvre l’animation et ses spécificités et devient directeur artistique.
Il nous explique : « Peintre, je travaillais seul. Dans l’animation, c’est un travail d’équipe. Il faut discuter avec son staff, trouver comment rendre l’animation vivante. On échangeait énormément d’idées. On partait sur une base et chacun avait une petite liberté pour s’exprimer. Trouver l’équilibre est le plus important, arriver au petit truc qui restera dans les mémoires ! »
Mais à part cette nature luxuriante, quelles ont été ses influences ? Là encore, Kobayashi nous réserve une belle surprise : « Hokusaï a été important pour moi et aussi le travail de Van Gogh et Matisse. L’impressionnisme est très important pour moi, ce goût des couleurs a été une grande influence ! »
Son meilleur souvenir reste Rémi Sans Famille, une série qui lui a permis de venir en France pour des repérages. Il a découvert une nouvelle nature, de nouveaux bâtiments. Et puis la série parle d’un sujet qui le touche beaucoup, à savoir le voyage d’un enfant qui doit trouver une manière de vivre. Cela renvoie Kobayashi à son passé.
Il nous explique ensuite que le travail à la main permet de donner une vie au dessin que l’on trouve de moins en moins de nos jours. A ses yeux, des roughs, des dessins de lignes non terminées permettent de transmettre des sentiments que le numérique ne peut pas procurer.
Aujourd’hui, son regard sur le métier est assez dur. Il nous lance : « Les gens travaillent de plus en plus d’après photo. On recopie de plus en plus. Une nouvelle série doit se dérouler dans l’univers d’une série qui a marché. Cette perte d’originalité est préjudiciable au milieu de l’animation en ce moment. »
Aujourd’hui, Kobayashi donne également des cours à l’université. Il tente de transmettre son savoir aux jeunes. Son objectif est de les aider à développer leur originalité, à trouver leur personnalité. C’est ainsi qu’il veut faire profiter une nouvelle génération du bagage de sa propre expérience.
Avant de nous quitter, Kobayashi se fend d’un dessin improvisé dont voici quelques images prises pendant sa réalisation.
Kobayashi nous annonce dès le départ qu’il ne sait pas bien ce qu’il va dessiner. Il va laisser courir le feutre.
Tout d’abord, le crayonné
Puis vient l’encrage...
Et Kobayashi jette les premières couleurs.
Et le temps des derniers traits arrive.
Avant le grand final !
Et quand le dessin est achevé, Kobayashi conclut humblement : « Ce n’est pas aussi bien que ce que j’espérais, mais la vie est faite de hauts et de bas. »
Galerie Photos
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