Le 13 mai 2024
- Dessinateur : Sean Ford
- Genre : Drame, Fantastique, Thriller
- Editeur : Delcourt
- Famille : Comics, Roman graphique
- Date de sortie : 13 mars 2024
Quand une épidémie vénomesque saisit les habitants d’une petite ville...
Résumé : La petite ville de Shadow Hills, qui doit sa survie à l’usine de fracturation hydraulique, est peu à peu gagnée par une épidémie étrange, une boue noire recouvrant les gens qui s’aventurent dans ses grottes...
Critique : Dans ce thriller écologique et familial, Sean Ford croise plusieurs influences, à savoir le fantastique à la Edgar Alan Poe teinté d’un Venom, mais aussi la critique du capitalisme américain, avide de ressources et sourd aux soucis des petites villes ; les différents familiaux, avec des sœurs et des frères qui s’opposent ou tentent de se rejoindre, et enfin le rapport à l’autre, à la maladie et la disparition. Autant de thèmes qui viennent s’agréger dans cette boue qui étouffe, enserre et enlève les êtres, symbole physique d’une angoisse psychologique latente. Cette attente va cependant s’accélérer, jusqu’à devenir un phénomène à éviter, digne d’une pandémie zombie type Walking Dead, avec les policiers et les hôpitaux débordés, ou d’un écho lointain à Lovecraft avec ces gens à la marge, squatteurs addicts qui se torturent et se retrouvent face à un autre mal. Finalement, la quête de la soeur disparue devient annexe, d’autant que comme une narration alternative se crée avec ce qui lui est arrivé se déroule sous les yeux du lecteur, elle passe au second plan, renforçant une impression de bataille permanente.
- © Delcourt / Ford
Pour accompagner ces thèmes complexes, un dessin clair et simple vient tapisser les planches comme un crépis lisse : les personnages y sont distincts, se détachant presque d’un décor qui porte des stigmates, des couleurs fades jusqu’aux arbres décharnés, où les crevasses sont légions et les rayons de soleil absents. La coulée noire est représente le pinacle graphique de l’album, au début risible, très vite trop visible, elle s’écoule et se greffe comme un parasite suintant, image de la sangsue que le symbiote de Marvel avait déjà visuellement bien éculé. Pourtant, grâce aux différents personnages, souvent sensibles et plus difficile d’accès qu’il n’y paraît, ce fil noir au lieu de rouge ne prend pas entièrement la place du dessin.
- © Delcourt / Ford
Fable fantastique, écologiquement pertinente et humainement parlante, Shadow Hills est une sorte de One Tree Hill sombre et corrompu, miroir acerbe d’une Amérique qui a d’autres démons que ceux enfouis dans les souterrains.
224 pages – 19,99 €
La chronique vous a plu ? Achetez l'œuvre chez nos partenaires !
Galerie photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.