Le 4 juillet 2023
Sur fond de solidarité et de dépassement de soi, la quête universelle et poignante de ces naufragés de la vie qui, suite à un accident, doivent se reconstituer une identité sociale et professionnelle.
- Réalisateur : Frédéric Tellier
- Acteurs : Sami Bouajila, Vincent Rottiers, Anaïs Demoustier, Pierre Niney, Damien Bonnard, Chloé Stefani
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Distributeur : Mars Distribution
- Durée : 1h50mn
- Date télé : 11 juillet 2023 23:00
- Chaîne : NRJ 12
- Date de sortie : 28 novembre 2018
- Festival : Arras Film Festival 2018
Résumé : Franck est sapeur-pompier de Paris. Il sauve des gens. Il vit dans la caserne avec sa femme qui accouche de jumelles. Il est heureux. Lors d’une intervention sur un incendie, il se sacrifie pour sauver ses hommes. A son réveil dans un centre de traitement des grands brûlés, il comprend que son visage a fondu dans les flammes. Il va devoir réapprendre à vivre, et accepter d’être sauvé à son tour.
Critique Avec L’affaire SK1, Frédéric Tellier nous avait plongé avec un réalisme saisissant dans le quotidien d’une police d’élite. Il renouvelle l’exploit en nous entraînant cette fois au cœur d’une brigade de sapeurs-pompiers.
Pour asseoir solidement cette tragédie entre bonheur et douleur, Frédéric Tellier l’oriente sur deux axes opposés mais complémentaires dont le point commun est d’être parfaitement documentés et de s’organiser autour du destin sans histoires d’un jeune homme bien ancré dans le monde actuel. D’un côté, une histoire d’amour sans failles entre un homme beau et valeureux qui a tout pour être heureux et perd tout d’un seul coup et une femme qui lui est entièrement dévouée, le tout conjugué à une passion professionnelle basée sur l’exigence et l’altruisme. De l’autre côté l’incursion dans un monde hospitalier froid et solitaire aux défis si incroyables à relever qu’ils transforment malades et médecins en héros plus admirables encore que les pompiers. Une rupture brutale mais redoutablement efficace pour projeter le spectateur au plus près du destin de personnages confrontés à des situations dramatiques.
- Copyright Mars Films - Photo : Caroline Dubois
Voilà ainsi énoncés quelques éléments qui semblent nous conduire sans détour vers un mélo en bonne et due forme. Pourtant, le réalisme dont le réalisateur entoure son récit nous achemine rapidement au centre d’un drame social, complétement tourné vers la perte de repères de ceux qui se voient brutalement confisquer leur vie.
Pendant près de trois ans, Frédéric Tellier a vécu au contact d’une brigade de sapeurs-pompiers. Il filme au plus près leurs interventions et surtout restitue avec une précision d’orfèvre l’esprit de corps et de camaraderie qui anime cette corporation unie pour le meilleur et pour le pire, dans laquelle le gracile Pierre Niney qui s’est adonné à un entraînement intensif, au point de nous présenter une musculature digne d’un sportif aguerri, s’intègre avec une justesse remarquable. La magistrale scène de l’accident, cœur palpitant de l’intrigue, bénéficie d’une lumière entre clair-obscur et éclairages violents qui, associée à d’impressionnants effets pyrotechniques, lui confèrent un aspect documentaire. Lumière qui, à l’opposé, saura se faire blafarde et même glaciale dès lors qu’il s’agira d’intégrer l’univers de la souffrance.
- Copyright Mars Films - Photo : Caroline Dubois
Car c’est avec le même souci du détail que le réalisateur s’est astreint à se rendre dans des centres dédiés aux grands brûlés pour y rencontrer médecins et psychologues et nous rendre compte de l’intensité du combat de ceux qui sont atteints dans leur corps et dans leur âme mais aussi des dégâts collatéraux moins visibles mais tout aussi douloureux supportés par leurs familles.
S’il s’appuie sur un scénario classiquement solide, le parcours de ces combattants est réchauffé par des personnages profondément humains dont l’humilité et le courage nous vont droit au cœur.
- Copyright Mars Films - Photo : Caroline Dubois
Le couple phare est harmonieusement composé de Pierre Niney dont l’abnégation et la générosité suscitent immédiatement l’empathie, et Anaïs Demoustier, bouleversante de douceur et de résignation dans son rôle de laissée pour compte qu’elle habille d’une myriade de nuances délicates. Autour d’eux évolue une belle palette d’acteurs secondaires dont le médecin à la compréhension apaisante à qui Sami Bouajila prête toute sa bienveillance. Tout l’humanité de son personnage se fait jour à travers cette scène (sans doute l’une des plus fortes du film) aux dialogues émotionnellement intenses qui autorisent la jeune Cécile (Anaïs Demoustier) à crier enfin sa peur, sa colère et son désarroi.
Subtil hommage non seulement aux soldats du feu mais aussi à tous ceux dont la vocation est de sauver des vies, Sauver ou périr traite surtout d’un sujet universel dont la force affective concerne chacun d’entre nous.
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nani 11 janvier 2020
Sauver ou périr - Frédéric Tellier - critique
film magnifique . A lire le scénario , j’ai craint un film mélo , de roman photo , non c’est là que réside le grand art du metteur en scène . Beaucoup de scènes familiales ou tragiques sont d’une grand délicatesse . à recommander fortement . c’est un film tragique mais plein d’espérance .