Le 25 novembre 2020
- Plus d'informations : Pour écouter les nouveaux titres de Accord ouvert !
Un nouveau duo musical est en train d’émerger. Au fil de ses créations, il se déconfine et nous ouvre des horizons avec des textes en français sur des compositions de guitares atmosphériques... Accord ouvert sort un nouvel EP de 4 titres. A la manœuvre, Günther Vanseveren chante et slame avec sa voix profonde et Lionel Los Houarn compose des musiques qui planent.
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Comment le duo s’est-il formé ? Comment est née l’envie de créer ?
Günther Vanseveren : J’écris beaucoup depuis des années et j’ai petit à petit eu l’ambition de mettre mes textes en musique. Les faire résonner était devenu aussi essentiel que de les poser sur papier. J’ai donc cherché activement un compositeur.
Lionel Los Houarn : Günther a simplement répondu à une annonce que j’avais postée, afin de trouver une voix pour le trio qui existait alors (guitare/batterie/violoncelle). Par manque de disponibilité de nos deux musiciens, le quartet est redevenu un simple duo, simple mais efficace ! En ce qui me concerne, l’envie de créer est née le jour où j’ai eu une guitare dans les mains, il y a 38 ans de cela...
Vous définissez votre style comme du "art-rock". Pourriez-vous nous parler de votre façon d’écrire et de composer ?
Lionel Los Houarn : Au départ, bien que joué sous forme instrumentale, mon répertoire d’une quinzaine de titres disposait de textes sur l’ensemble des compositions. Mais sachant que Günther écrivait aussi, et ne voulant pas l’obliger à interpréter des textes parfois trop personnels qu’il pourrait ne pas sentir, je lui ai laissé la liberté d’en réécrire tout ou en partie, s’il le préférait. Nous nous sommes retrouvés avec un répertoire écrit à moitié par l’un et l’autre. À présent, quand une nouvelle composition me paraît intéressante je la lui soumets sans texte, sauf rare exception comme pour Pandémie ou Des astres, et laisse sa plume inspirée y donner du sens ! Pour ce qui est des compositions musicales, elles sont toutes nées de mon exploration d’un accordage spécial et peu répandu de la guitare appelé un « Open C », en français un « Accord ouvert de Do ».
Günther Vanseveren : J’écris parfois en piochant ou en rafistolant des textes écrits au fil des ans. J’en ai pas mal de côté, étant donné que j’écris tous les jours. Selon la musique et l’univers évoqué musicalement, si je n’ai pas le thème correspondant, je me lance sur une page blanche et pars sur du neuf.
Quelles sont vos influences musicales et littéraires ?
Günther Vanseveren : Beaucoup de choses. Pour ma part, j’écoute énormément de chansons à texte, mais pas forcément actuelles. J’aime les sons d’époque. Cela va de Léo Ferré à Alain Bashung, Jacques Higelin, Gérard Manset. Dans un style plus progressif, le groupe Ange. Et dans un tout autre genre le groupe Eiffel. Côté littérature, il y a beaucoup trop de génies pour les énumérer ici, mais là, de suite, je dirais Blaise Cendrars, Yukio Mishima, Charles Bukowski, Charles Baudelaire...
Lionel Los Houarn : Cet accordage étant spécial, je ne suis certainement influencé que par les rares guitaristes connus à l’avoir utilisé : Alain Johannes, Devin Townsend, Iota.. Jimmy Page l’a aussi utilisé, je crois. Pour ce qui est du rendu musical de mes compos, il est évident qu’on y retrouve aussi Pink Floyd, Tool, A Perfect Circle, Porcupine Tree, Days of the new... Je ne pense pas avoir d’influence littéraire en termes de style. On a déjà comparé les textes de mon album Les ondes sauvages de façon trop élogieuse à Baudelaire, Kerouac ou Bashung, mais ce sont des auteurs que j’ai peu lus. Si je dois parler d’influences, ce serait surtout en ce qui concerne les thématiques liées à l’avenir de l’humanité, son évolution et à l’environnement qu’on retrouve souvent dans la science-fiction, dont j’explore le genre depuis de nombreuses années.
Avec votre titre Pandémie, quel message avez-vous voulu faire passer ?
Lionel Los Houarn : C’est un billet d’humeur, destiné à nous faire réfléchir aux causes de ce désastre (le plus probable : le déboisement intensif des jungles d’Indonésie, et celui également envisageable : la fuite d’un laboratoire...) et aux leçons qu’on se doit aujourd’hui d’en tirer.
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Dans le titre En ligne, le constat qui est fait de l’humanité et de la société, c’est que tout est sombre, mais le morceau finit par ces mots Une nouvelle ère commence aujourd’hui/Pour la terre entière vient l’heure de l’oubli. Vous trouvez des raisons d’espérer ?
Günther Vanseveren : Je pense, pour faire simple, que lorsqu’une situation devient vraiment trop critique, lorsque l’on touche le fond du fond, on ne peut que remonter. C’est très basique dit comme ça, mais après toute guerre, un aspect apaisé de la vie refait surface. Comme la situation actuelle transpire le mal-être et le malaise général, j’aime à rêver que les 30 glorieuses du 21e siècle arriveront bien un jour. C’est pourquoi le titre se termine ainsi.
Le titre Shōten semble nous parler d’un cheminement. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Lionel Los Houarn : Je laisserai Günther son auteur y répondre, mais je souhaite préciser que le mot « Shōten », en japonais, désigne le moment où l’âme d’un défunt quitte son corps pour rejoindre l’au-delà.
Günther Vanseveren : Shōten retrace l’ascension d’un samouraï sur le mont Fuji, mais qui se rend au sommet de celui-ci pour se faire seppuku. Gagnant ainsi l’au-delà, il s’élève toujours davantage dans son corps dématérialisé. Je voulais faire une sorte de conte nippon sur un voyage métaphysique.
Pouvez-vous nous parler de vos futures créations ? Un nouveau projet en cours ?
Lionel Los Houarn : Nous continuons à enrichir notre répertoire au fil des inspirations, même si le choix parmi nos 23 titres actuels commence à devenir difficile, au moment d’établir un programme de concert qui ne peut durer deux heures ! Des concerts réguliers sont justement ce qu’il nous faut à présent... Mais notre prochaine étape (dès qu’on pourra se revoir...) sera de réaliser une vidéo live de quelques titres, afin de mieux pouvoir démarcher les lieux où nous produire. Enfin, nous sortirons un single fin décembre pour finir cette année... malgré tout bien productive.
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