Le 1er avril 2003
Révélation française de ce début d’année, la demoiselle aux coccinelles évoque son travail en studio et son passage à la scène dans un entretien accordé lors du Printemps de Bourges.
Révélation française de ce début d’année, la demoiselle aux coccinelles évoque son travail en studio et son passage à la scène dans un entretien accordé lors du Printemps de Bourges.
Emilie Simon, auteur-compositeur-interprète de 24 ans, entre dans la catégorie de ce que l’on a coutume d’appeler les "chanteuses à univers". Son premier album (lire notre critique), paru en janvier dernier chez Barclay, étonne par son sens du détail et sa maîtrise sonore. Sa petite voix de fée Mélusine, couchée sur un lit électronique douillet et souvent enveloppée de cordes discrètes, lui a valu d’être comparée à Stina Nordenstam, Kate Bush ou Björk. Mais la jeune Montpelliérenne, qui refuse toute filiation, a su se créer un univers tout personnel et occupe une place unique sur l’échiquier grandissant de la nouvelle scène française. Rencontre avec une artiste passionnée, jamais aussi à l’aise que lorsqu’on lui parle musique.
On parle souvent de vos études musicales [1]. Y avait-il un but précis à ces études ?
Dès le début, le but a toujours été de faire mon album.
Cet album était-il d’emblée tourné vers l’électronique et vers des ambiances intimistes ?
La base, ça a toujours été des chansons, le format couplet/refrain étant mon mode d’expression musicale. Mais je ne savais pas de quelle manière j’allais réaliser l’album. J’écris des chansons depuis toute jeune, et ça a été piano/voix pendant très longtemps. Et dès que j’ai eu la chance de pouvoir travailler avec un ordinateur, je me suis rendu compte que ça allait prendre une couleur électronique. Finalement, je crois que le disque concrétise ce que je voulais, mais j’ai mis du temps à savoir exactement comment ça allait se passer. C’était beaucoup plus compliqué que de simplement se dire "je veux faire un album piano/voix" ou "je vais utiliser des cordes". C’est un univers qui a mis du temps à se mettre en place mais qui est finalement très profond... Enfin, pour moi en tout cas !
Vous parlez d’un univers. Comment le définiriez-vous ?
C’est assez difficile... C’est plus des idées de bulles, de planètes, de couleurs, d’ambiance. Et depuis toute petite, j’ai plus envie de mettre l’accent sur justement l’atmosphère dégagée, ce que ça peut faire ressentir au niveau de bien-être ou des tensions. Un petit peu comme dans la musique classique, plus que dans une histoire dite ou chantée. C’est ce côté enveloppant que j’aime bien dans la musique. De même, mes paroles ont plus à voir avec cet univers qu’avec un quelconque sens narratif.
Quelles sont vos références en matière de musique et de littérature ?
Je ne lis pas beaucoup, mais en musique je citerais Jean-Sébastien Bach, Purcell et Gainsbourg... Mais il y en a beaucoup d’autres.
Avez-vous l’impression d’avoir ramé pour arriver à votre réussite actuelle ?
Ramé, je ne crois pas. Quand je vois d’autres itinéraires de musiciens qui mettent beaucoup plus de temps pour y arriver, j’ai pas l’impression de ramer, mais j’écris depuis que j’ai 10-12 ans, donc j’ai quand même beaucoup travaillé. J’ai commencé par produire des démos, puis petit à petit ça a dépassé le stade de la démo d’une manière assez naturelle et c’est devenu un produit fini.
[1] Emilie Simon est passée par l’IRCAM, centre de formation et de recherche musicale
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