Le 14 septembre 2019
Le roman, écrit en 1972 et révisé en 2000 par David Morrell, est à l’origine du film Rambo : First Blood de 1982, avec Sylvester Stallone, et qui ressort au cinéma, le 18 septembre prochain, à l’occasion de la diffusion sur les écrans du cinquième film de la série "Rambo : Last Blood".
- Auteur : David Morrell
- Collection : Totem
- Editeur : Gallmeister
- Genre : Thriller
- Nationalité : Américaine
- Titre original : First Blood (Premier Sang)
- Date de sortie : 6 juin 2019
- Plus d'informations : Le site officiel
- Festival : Rentrée littéraire 2019
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Résumé : Un jeune homme, nommé Rambo, de retour du Vietnam où il a fait la guerre en tant que membre des forces spéciales, revient aux Etats-Unis dans une petite ville où il se heurte à l’hostilité du shérif Teasle, vétéran de la guerre de Corée. Après que ce dernier l’a arrêté et souhaite le raser et le déshabiller, Rambo se rebelle et entame une guerre contre les forces de police et la garde nationale au sein de la forêt avoisinante.
Notre avis : L’idée du roman est venue à David Morrell suite au visionnage à la télévision de trois séquences : une scène de guerre au Vietnam, une scène de violence entre la garde nationale et des manifestants, une scène de violence policière envers des hippies. L’auteur a décidé de faire venir la guerre du Vietnam au sein des Etats-Unis, d’autant plus que l’accueil des vétérans y a été difficile.
Les noms des personnages ont une origine que l’auteur explique dans sa postface. Le nom de "Rambo", qui donne le "son de la force", est issu du poète Rimbaud que l’auteur affectionnait en tant que professeur à l’université et de la pomme rambo que sa femme avait un jour ramenée chez eux. Le colonel Trautman porte le prénom de "Sam", afin de faire référence à l’Oncle Sam, symbole des Etats-Unis.
Le but de David Morrell en 1972 n’était pas de faire de la propagande politique, mais de dénoncer la guerre et la violence sous toutes ses formes, ce qui explique la conclusion du roman : "personne ne gagne". D’ailleurs, Rambo a été étudié dans les lycées dans les années 1970 et au début des années 1980. L’arrivée au pouvoir de Ronald Reagan, dont le but sera de redorer l’image des Etats-Unis et d’effacer le marasme de la guerre du Vietnam, transforme l’image du personnage de Rambo auprès du public.
Dans la construction de son roman, l’auteur alterne les points de vue de façon à montrer que rien n’est tout blanc ou tout noir. Une même scène sera présentée du point de vue de Rambo, "jeune" vétéran de la guerre du Vietnam, et du point de vue de Teasle, "vieux" vétéran de la guerre de Corée.
L’écriture de David Morrell s’évertue à tout aborder dans le détail, aussi bien la psychologie des personnages que les scènes d’action. Les passages descriptifs et les dialogues sont équilibrés. Cependant, on peut regretter que le style soit parfois trop simple, manque de consistance littéraire. D’une certaine façon, cela peut s’expliquer par une volonté de neutralité dans la narration. Ainsi, le lecteur peut se faire sa propre opinion sur les événements et sur les personnages qui lui sont présentés.
La question se pose aussi par rapport à ce que l’on ressent à la lecture du roman, après avoir vu et revu le film avec Sylvester Stallone. Il faut considérer qu’il y a dix ans d’écart entre la publication du texte et la sortie du long métrage. Le projet cinématographique a mis du temps à voir le jour et il est passé entre plusieurs mains, qu’il s’agisse des réalisateurs ou des producteurs. La longue gestation s’explique aussi par une réflexion sur le choix de l’acteur qui devait incarner Rambo.
Pour apprécier le roman, il faut le replacer dans son contexte - en 1972, la guerre du Vietnam n’est pas encore achevée - et faire abstraction du film, même si cela n’est pas forcément aisé.
Le fait que Gallmeister réédite Rambo dans sa collection "Totem" exprime sa volonté de présenter le récit selon une nouvelle perspective, celle du rapport de l’homme avec la nature. Rambo est en effet un personnage qui va s’enfuir de la civilisation citadine qui le rejette, pour trouver refuge dans la forêt accueillante et protectrice où il retrouve ses marques, et parvient à trouver toutes les ressources pour survivre. C’est à se demander si on ne pourrait pas interpréter Rambo à l’aune d’une vision écologique.
272 pages
Rééd. 09/2018
Traduction Eric Diacon
Postface de David Morrell (2000)
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