Electron libre de la production hollywoodienne actuelle, David Fincher élabore une œuvre hors catégorie, faite de thèmes choc, servis par une mise en scène poussée aux limites de l’angoisse. Portrait.
Né en 1962, David Fincher passe ses premières années en Oregon. A l’âge où d’autres se voient pompier ou aviateur, il assiste à une projection de L’Empire contre-attaque et décide de devenir metteur en scène. Il ne changera jamais d’avis.
A l’âge de 18 ans, passionné d’effets visuels, il se lance dans les films publicitaires et les clips musicaux. Il en signera pour Aerosmith, Madonna et Paula Abdul, entre autres. Un an plus tard, Georges Lucas - qui avait d’ailleurs été son voisin quelques années auparavant - fait appel à lui pour les effets spéciaux du Retour du Jedi. Il participera aussi à un épisode d’Indiana Jones (Le temple maudit).
En 1992, fidèle à sa passion pour Starwars, il réalise Alien 3. Ce contrat lui semble être la chance de sa carrière, l’occasion de se faire une place dans les hautes sphères du cinéma. On peut imaginer que le film garde des traces de ce que Fincher a voulu en faire ; il est toutefois amputé de 27 scènes, sans que l’auteur n’ait eu son mot à dire... par contrat. Sans être un échec, le film est moins bien reçu que les deux précédents, ce qui n’est pas du goût des financiers qui le renvoient à ses clips.
Il faudra attendre 1995 et le succès de Seven, pour que David Fincher se taille enfin la crédibilité qu’il mérite et les budgets qui vont avec. Son expérience avec Alien lui a servi de leçon. Il exigera, pour ce film, une totale liberté d’action et une totale maîtrise sur le produit fini. Le budget est impressionnant. C’est un producteur indépendant qui le lui débloquera, sans se douter que ce sera là un des plus grands succès de ces dernières années.
En 1997, The game est, pour les amateurs, un film à oublier. De conception plus classique, il est jugé trop conventionnel et un peu en marge de ce que Fincher à l’habitude d’offrir. Fight club, en 1999, est considéré comme son œuvre la plus personnelle et originale. Elle apporte à Fincher un nom dans le monde impitoyable de la production hollywoodienne. Il peut maintenant enchaîner les succès, avec juste le petit soupçon de scandale qui en fait définitivement, et pour notre bonheur, le mauvais garçon des plateaux américains. Il se distingue au milieu des années 2000 grâce à deux films plus classiques dans leur réalisation : Zodiac et L’étrange histoire de Benjamin Button.
Filmographie
– Stone steps (1992)
– Alien 3 (1992)
– Seven (1995)
– The game (1997)
– Fight club (1999)
– Panic room (2001)
– Zodiac (2007)
– L’étrange histoire de Benjamin Button (The curious case of Benjamin Button, 2009)