Dark days
Le 17 mars 2009
Un premier film prometteur et un style déjà bien affirmé. Jusque dans ses défauts...
- Réalisateur : Kornél Mundruczó
- Acteurs : Tamás Polgár, Orsolya Tóth, Kata Wéber
- Genre : Drame
- Nationalité : Hongrois
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– Durée : 1h25mn
– Titre original : Szép napok
Un premier film prometteur et un style déjà bien affirmé. Jusque dans ses défauts...
L’argument : Maya accouche dans un pressing. Elle vend son enfant à Marikas, qui accueille au même moment Peter tout juste sorti de prison. Peter retrouve peu à peu ses amis et ses habitudes, mais se retrouve entre sa sœur Marikas et Maya qui veut récupérer son enfant.
Notre avis : La première demi-heure pourrait faire croire à film social : une laverie automatique où une jeune femme accouche en cachette, un bureau administratif où un ex-prisonnier se voit refuser son passeport, quelques caravanes, bureaux, parkings et autres lieux anonymes se succèdent. Pourtant si ce décor installe une réalité provinciale en Hongrie, quelque part entre la banalité et la médiocrité, il reste un décor, plus exactement une ambiance. Ambiance peu glamour mais qui ne sacrifie jamais aux facilités du misérabilisme : ça n’est pas l’objet du film, qui s’intéresse surtout au sort des personnages et aux relations ambiguës, sexuelles, souvent violentes qu’ils nouent dans ce récit. C’est là le grand talent de ce film, et sans aucun doute l’ébauche très bien assumée d’un style propre à un jeune auteur qui signe son premier long métrage. Jusqu’au bout, jusque sur le parking où un viol remplace un meurtre et montre du même coup sa violence encore plus grande et destructrice, les lieux sont "derrière", à côté, mais d’une troublante présence.
Mais le style n’est pas tout, ni l’enthousiasme et l’aisance remarquables des jeunes comédiens non professionnels. A force de gros plans et de recours trop systématique aux "silences-qui-en-disent-long", ces "jours heureux" (Pleasant days) où l’inceste côtoie l’errance et où le sexe est l’issue de tout perdent assez vite leur intensité. Pour la retrouver à la toute fin, heureusement. S’il parvient miraculeusement à éviter la surenchère, l’auteur s’en tient à une fiction réaliste d’aujourd’hui intéressante, tragique et singulière (on ne vend pas son enfant tous les jours au cinéma) mais qui reste un prétexte à faire un cinéma parfois un peu complaisant. Reste un film prometteur qui, dans ses derniers instants, trouve une épure (sera-t-elle tuée ? jetée aux fauves ?) très personnelle. À suivre donc, car ce premier long métrage date déjà de 2002.
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