Body Snatchers
Le 28 janvier 2021
Le controversé M. Night Shyamalan propose sa version intimiste de Body Snatchers sur le mode anti-spectaculaire de Signes.
- Réalisateur : M. Night Shyamalan
- Acteurs : Mark Wahlberg, Zooey Deschanel, John Leguizamo, Betty Buckley
- Genre : Drame, Science-fiction, Thriller
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Twentieth Century Fox France
- Durée : 1h30mn
- Date télé : 4 novembre 2021 21:00
- Chaîne : TF1 Séries Films
- Titre original : Happening
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 11 juin 2008
Résumé : Surgi de nulle part, le phénomène frappe sans discernement. Il n’y a aucun signe avant-coureur. En quelques minutes, des dizaines, des centaines de gens meurent dans des circonstances étranges, terrifiantes, totalement incompréhensibles. Qu’est-ce qui provoque ce bouleversement radical et soudain du comportement humain ? Est-ce une nouvelle forme d’attaque terroriste, une expérience qui a mal tourné, une arme toxique diabolique, un virus qui a échappé à tout contrôle ? Et comment cette menace se propage-t-elle ? Par l’air, par l’eau, ou autrement ?
Critique : Dans La jeune fille de l’eau, requiem très touchant, M. Night Shyamalan cherchait à combattre le cynisme en consolant les blessures des endeuillés pour raviver la magie d’un conte malade. Dans son nouveau Phénomènes, le cinéaste controversé a dilapidé tout ce qui pouvait être assimilé à de la subversion et donc faire le charme singulier de son précédent opus pour rendre un hommage premier degré à certains maîtres du cinéma américain. À savoir, Steven Spielberg pour son sens du merveilleux et surtout Alfred Hitchcock dont il se revendique comme le disciple autoproclamé. Dans une ambiance apocalyptique, traitée à travers le prisme intimiste d’une famille, Shyamalan sonde la revanche de la nature sur l’homme selon le schéma des Oiseaux de Hitchcock sur un ton malickien (le bruit du vent est à l’origine de l’effroi). S’il communique l’humeur morose de ses personnages dépassés par les événements, le fils prodige pêche essentiellement par manque d’envergure. Que les interprètes ne soient pas tous au sommet de leur forme devient un problème secondaire, même si Zooey Deschanel n’est jamais crédible. Certaines séquences proches de Body Snatchers où Shyamalan sous-tend la possession du corps humain par une entité mystérieuse flirtent avec le Grand-Guignol tout en étant empreintes d’une poésie baroque.
Comme toujours chez lui, l’intérêt réside dans la forme stylisée : l’atmosphère anxiogène, la manière dont il organise les cadres, joue sur les regards inquiets et place ses personnages dans un environnement délétère. Par intermittence, Shyamalan réussit à créer une vraie tension horrifique (surtout dans la première partie) et à décrire une mort collective où chaque événement est un symptôme et chaque séquence, un nouvel accomplissement. Mais le recours au spiritualisme et l’exaltation de certaines valeurs US risquent de faire hurler ceux qui avaient déjà détesté Signes dont Phénomènes recycle les artifices. Il faut surtout voir un besoin vital et désespéré de revenir à des valeurs rassurantes pour se protéger des inquiétudes du monde actuel. Sorte de Sisyphe écrasé par les pressions des studios, Shyamalan est finalement moins un grand gourou, comme on aurait pu le croire avec Le village - dont nous avions sous-estimé la mélancolie - qu’un enfant mal à l’aise dans son époque et son corps d’adulte. Dommage que le final essaye de jouer la carte du twist sans en être un. Une formule dont l’auteur semble prisonnier depuis Sixième sens et qu’il avait pourtant joliment esquivée dans La jeune fille de l’eau.
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Est-ce que c’est toi John Wayne ... ou est-ce que c’est moi ? 18 juin 2008
Phénomènes - M. Night Shyamalan - critique
Je dois dire que je suis plutôt surpris par la clémence de "à voir à lire" sur ce film. En effet Shyamalan continue de s’enfoncer dans le cinéma Hollywoodien de bas étage, après le ratage de La jeune fille de l’eau. Le film est d’une médiocrité effarante, le twist habituelle du réalisateur est trop tôt dévoilé, la relation du couple parasite complètement le rythme du film par son inutilité et son ridicule. Aucun charisme de Marky Mark qui était pourtant excellent dans Les Infiltrés, certes dans un tout autre rôle. À cela on peut ajouter un montage sans aucun rythmes et on ressent le tournage bâclé par le cadrage qui frise l’amateurisme (on voit le perchman ou moins trois fois). Il il vaut mieux revoir les premiers films de ce réalisateur.