Signes - la critique du fim

Critique : Autour de cette trame pas franchement originale, le cinéaste indo-américain impose son style très personnel de la mise en scène : sobre, efficace, sans aucune débauche d’effets spéciaux. Le jeu des caméras merveilleusement utilisées crée une ambiance angoissante avec peu de chose : les aboiements d’un chien, les froissements des feuilles de maïs, une jambe ici, une main là. Pratiquement dépourvu d’effets spectaculaires, Signes repose avant tout sur le talent du réalisateur et des acteurs. Cette fois encore, le réalisateur arrange à sa sauce un sujet classique de série B. Pour Sixième sens, il exploitait une histoire de fantôme, pour Incassable celle d’un homme au corps de super héros. Le scénario de Signes se résume grossièrement à l’invasion de la Terre par les extraterrestres.

Le rôle des comédiens est d’autant plus crucial que le suspense se construit essentiellement autour des émotions des personnages. Prenez une star abonnée aux films à succès en pleine crise mystique (Mel Gibson), des enfants extraordinairement réceptifs, vous obtiendrez forcément une distribution au-dessus de tout soupçon, si ce n’est un sentiment de déjà-vu. On retrouve dans Signes les thèmes chers à M. Night Shyamalan comme la quête de sens à la vie, avec en plus cette fois des scènes humoristiques bien trouvées. Autre technique propre au réalisateur : laisser le spectateur dans l’ignorance jusqu’à la dernière minute, en semant tout au long du film des indices insignifiants à première vue. On le voit, M. Night Shyamalan exploite tous les ingrédients qui avaient fait le succès de Sixième sens, le troisième long métrage du réalisateur et l’un des plus grands cartons de l’histoire du cinéma. Sauf que cette fois-ci, le résultat est inégal. En dehors de quelques scènes paroxystiques, Signes a du mal à emporter complètement le spectateur. L’action décolle tardivement et se termine sur un happy end assez mièvre avec en prime une petite leçon sur l’importance des signes dans nos vies. Rien n’est hasard, paraît-il. Démonstration réussie, s’il s’agit de nous montrer comment exploiter le même filon pour cartonner au box-office.