One-Punch Man T.1 - La chronique BD

Résumé :
Saitama ressemble à un super-héros. Il a la cape, il a les pouvoirs, il combat des méchants... Pourtant, sa puissance n’a d’égal que son ennui : trop entraîné, il terrasse ses adversaires d’un seul coup de poing, et ses aventures le ramènent rapidement à un morne quotidien. Des origines jusqu’aux challengers, voici le premier tome de One-Punch Man.

© Kurokawa

Notre avis :
Le manga qui fait le plus parler de lui en anime en ce moment débarque en France. Un super-héros qui s’est forgé par lui-même, à coup de kilomètres avalés et de pompes enchaînés, trois ans ont suffi pour lui faire perdre ses cheveux et acquérir un coup de poing dévastateur. Alors quand les monstres les plus énormes et originaux se dressent devant lui, et que l’on attend un combat illimité, de voir que tout s’arrête au premier coup de poing a quelque chose... de déroutant. Et c’est là bien le mot qui peut qualifier ce manga sorti de nulle part (en fait d’Internet pour être précis...). Au premier abord, One-Punch Man fait penser une œuvre qui surfe sur la baston... C’est le cas, mais avec un second degré bien particulier. Les clins d’œil et références sont nombreuses (Dragon Ball, Attack on Titan...) mais c’est surtout l’humour qui donne sa force au manga.

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Saitaman, le héros, est un cas à part. Son entraînement intensif a payé, trop peut-être, car les adversaires à sa mesure sont peu nombreux. Le premier ennemi laissait envisager un scénario sérieux, avec un mutant envoyé par la la Nature pour mettre fin à une humanité trop polluante. Un géant à antennes qui ne fera pas long feu, tout comme les Monstroterres, ou encore un titan créé par son frère savant fou... Tous auront une fin plus ou moins hilarante, avec des yeux qui sortent de leurs orbites, et des commentaires bien sentis. Blasé par son manque d’adversaire à sa hauteur, Saitama ne ressent plus l’ivresse du combat, le frisson de l’incertitude, l’ombre d’un doute... Curieusement, l’humour noir renferme donc une certaine tristesse, un certain regard sur la vie et sur les activités futiles de chaque être humain. Voire un soupçon de nihilisme...

© Kurokawa

Pour contrer cette impression, les auteurs peuvent compter sur une légion d’ennemis improbables (l’homme crabe est un star du genre...), et des premiers personnages secondaires qui font leur apparition, comme le cyborg Genos, au cœur d’or et aux bras d’acier. Quelques flashback viennent donner des petites informations sur l’enfance et l’adolescence de Saitama. Régulièrement mis à mal par la vie, le jeune japonais a fini par prendre sur lui pour endiguer la vague de monstres, mutants et créatures aux pulsions destructrices. Dans un pays anonyme fait de ville au noms de numéros, Saitama semble évoluer hors du temps et sans aucune interaction avec les gens « normaux ». L’histoire peut donc facilement s’élargir, s’étoffer et s’agrandir dans les prochains tomes. Et puis, s’il y a encore de la baston, ça peut aussi s’arranger...