Angoulême 2004 : les prix de la rédaction d’aVoir-aLire

PRIX DU MEILLEUR ALBUM

Trois albums ex-aequo...

–  L’ascension du Haut Mal, Tome 6 , de David B.

Le volume 6 d’une série déjà classée par aVoir-aLire dans ses albums cultes ! Dans cet album, David B. décide (enfin !) de se confonter à ses démons, plutôt qu’à leurs seules manifestations. Un face-à-face avec lui-même, doublé d’une douleureuse confrontation avec son frère épileptique. Le résultat : une lecture éprouvante comme on en rencontre rarement dans la bande dessinée. Un sommet du 9e art.

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(L’Association, 2003, 64 pages, 16 €) - cl

–  Blonde platine , de Adrian Tomine

Optic Nerve. C’est le nom de la revue qu’Adrian Tomine publie depuis qu’il a vingt ans. Il en a aujourd’hui dix de plus et son œil n’a rien perdu de son don d’observateur des relations humaines. La preuve avec Blonde platine, riche de quatre histoires de gens banals, étriqués, espérant tous que "quelque chose" se passe. Tout est question de regard dans ces instants de vie. Celui de la société, des autres (l’enfer...). Celui de Tomine, d’une acuité et d’une tendresse étonnantes. Celui du lecteur, invité dans ces cases par un trait réaliste mais peu encombrant. Du noir, du blanc, du gris, l’univers de Tomine n’est pas gai, mais pas désespéré non plus. Car l’auteur met dans son récit beaucoup d’air. L’intensité passe par le non-dit, les ellipses, les interstices entre les cases dans lesquelles passe un souffle de vie. Un art maîtrisé de la simplicité.

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(Editions du Seuil, 2003, 136 pages, couverture souple, 15 €) - fm

–  Le combat ordinaire , de Manu Larcenet

Ce Combat ordinaire est un pur moment de fraîcheur et de plaisir. Marco, photographe de presse international, est un "célibattant" un peu rêveur qui décide de s’exiler à la campagne. Trentenaire un peu idéaliste, il garde malgré tout les pieds sur terre. Marco vagabonde, erre, cherche, se cherche. Manu Larcenet signe un album somptueux et intelligent, mariant parfaitement scénario et dessin. Dialogues pleins de sensibilité, recherche graphique très subtile, couleurs qui varient au gré de l’état d’esprit de son personnage. Un album parfaitement abouti, dont la lecture enchantera ceux qui sont restés de grands enfants et ceux qui se trouvent à la croisée des chemins.

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(Editions Dargaud, 2003, 50 pages, 12,60 €) - dd

PRIX DU DESSIN

4 albums ex-aequo !! notre crédibilité n’enprendrait-elle pas un coup ??

–  Blacksad , de Guarnido & Canalès

Ce deuxième tome de Blacksad nous plonge dans une bourgade du sud américain, The Line, tiraillée entre Les Artics et Les Black Claws (avatars du K.K.K. et des Black Panthers). Une petite fille noire a disparu et le chat détective Blacksad cherche la vérité derrière les apparences et les manipulations de chacun. Ce qui frappe d’emblée le lecteur, c’est la virtuosité du dessin de Guarnido. L’espagnol a travaillé pour Disney et cela se sent ! Ses animaux anthropomorphisés sont doués d’expressions et de mouvements d’une grande souplesse. S’inspirant du roman noir, le scénariste Canales apporte de son côté la noirceur et le cynisme qui manquent si souvent à la grande industrie du dessin animé, utilisant de manière certes convenue, mais efficace les ressorts de la tragédie classique.

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(Dargaud, 2003, 56 pages, 12,60 €) - jfn

–  Léviathan , de Jens Harder

Une fresque graphique sur le mythe du Léviathan, cet être mythique issu de l’imagination des hommes et de l’imagerie populaire du cachalot. Une vaste improvisation muette mêlant tour à tour l’imagerie du moyen âge, des plans des profondeurs, la chasse à la baleine ou les épiques combats sous-marin que se livrent cachalot et titans. Les images sont traitées en quelques couleurs, dans un effet sérigraphique de toute beauté. Comme quoi le monde du silence a de belles choses à raconter.

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(Editions de l’an 2, 2003, 145 pages, en 4 langues (fr, angl, alld, chinois), 25 €) - wl

–  Le curé T2 : Le jugement , de Lacoste & De Metter

Vincent est le curé d’un petit village dans les années 50. Sa conscience porte d’un terrible secret : le docteur Jarowski lui a avoué le meurtre d’une jeune fille. Lorsque la charmante Clara fait son apparition, le curé est prêt à rompre le secret de la confession, espérant ainsi la sauver de l’influence du sombre docteur. Le dessin vient servir magnifiquement ce second et dernier tome. De Metter arrive à créer une ambiance sombre et pesante dans des aplats d’aquarelle subtils. Un travail sur les pleins et les ombres. Une belle étude sur les visages et ce qu’ils révèlent. De Metter s’impose comme un véritable dessinateur peintre au trait fascinant et parlant.
(Soleil, collection Triskel, 2003, 50 pages, 13,60 €) - gl

–  Les contes du 7ème Souffle T2 , de Adam & Nicol

Daisuke n’a désormais plus de maître. C’est en solitaire qu’il erre dans les campagnes. Jusqu’au jour où il croise la route de Shiro Yuki. Alors que son père vient de mourir, la jeune orpheline est poursuivie par une belle-mère meurtrière. Le Rônin prend fait et cause pour Shiro et la cache dans une tribu de nains le temps de rendre justice. Après Barbe Bleue, ce nouvel opus des Contes du 7ème souffle mélange à nouveau Orient et Occident, histoires de samouraïs et contes de fées, en s’inspirant de la trame de Blanche-Neige. Tout ça dans un graphisme dynamique et poétique proche de l’estampe japonaise, pour un dessinateur déjà nominé pour l’Alph-Art jeune espoir au festival d’Angoulême 2001.

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(Vents d’Ouest, 2003, 56 pages, 32*24 cm, 12,50 €) - gl

PRIX DU PREMIER ALBUM

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