Le vide, puissance cube
Le 29 août 2007
N’ayant rien à dire, Natali en fait un film. Mauvaise idée...
- Réalisateur : Vincenzo Natali
- Acteurs : Marie-Josée Croze, David Hewlett, Andrew Miller
- Genre : Comédie, Fantastique
- Nationalité : Canadien
- Date de sortie : 29 août 2007
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– Durée : 1h30mn
N’ayant rien à dire, Natali en fait un film. Mauvaise idée...
L’argument : Co-locataires et amis d’enfance, Dave et Andrew vivent en marge de la société. Parce qu’ensemble, ils se sentent plus forts face à un monde qui les rejette et les oppresse, ils partagent une vieille maison coincée entre deux bretelles d’autoroute.
Alors que les ennuis s’abattent sur eux, que leur maison, leur seul refuge, doit être détruite, Dave et Andrew se retrouvent soudain projetés dans un autre monde.
Notre avis : Nothing porte bien son titre. On aimerait s’arrêter là avec cette chronique si une sorte de bonne conscience professionnelle ne nous poussait pas à justifier nos déclarations. Alors justifions.
Pour être honnête, les premières vingt minutes sont assez amusantes dans leur genre, diffusant un charme rétro plutôt inhabituel. Absurdes et décalées, elles évoquent le cinéma de Terry Gilliam (cartoon introductif à la Monty Python inclus) sans, bien sûr, à aucun moment l’égaler. Eût-il persisté dans cette voie, Nothing aurait sans doute fait un film attachant, tout entier occupé à marquer la singularité de son univers cinématographique. Seulement Vincenzo Natali (souvenez-vous, Cube) a le goût du concept et ambitionne autre chose. Rapidement le vide se fait, littéralement, autour des personnages, faisant tout disparaître en dehors de leur maison. L’idée serait que le film démarre à ce moment-là. Pas de chance, il s’y arrête, n’ayant plus rien à offrir au spectateur au-delà de ce twist incongru. Le supplice commence, il reste une heure.
Au programme : dialogues potaches, doutes, paranoïa. Et surtout cette impression d’assister à une mauvaise pièce de théâtre. Le plus surprenant, c’est de voir l’écart, monstrueux, entre Nothing et Bug, le dernier Friedkin. Sur un thème similaire, l’isolement volontaire et la haine de ce monde, le vétéran nous avait livré un bijou de noirceur nihiliste. Natali, lui, se contente d’enregistrer le désarroi de ses glandeurs de héros avec une platitude rare. On comprend mieux pourquoi ce film, tourné en 2003, aura mis quatre ans à trouver le chemin des salles françaises. Une seule certitude : après avoir visionné Nothing, le vide cinématographique n’aura plus rien d’un concept abstrait.
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