Le 10 novembre 2019
Adapté d’une nouvelle co-écrite par Stephen King et son fils Joe Hill, le film de Vicenzo Natali parvient d’abord à créer une atmosphère inquiétante, avant de se perdre dans une faille temporelle dont il ne se remettra jamais.
- Réalisateur : Vincenzo Natali
- Acteurs : Patrick Wilson, Laysla De Oliveira, Avery Whitted
- Genre : Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Netflix
- Durée : 1h30min
- VOD : NETFLIX
- Titre original : In the Tall Grass
- Date de sortie : 4 octobre 2019
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Un frère et sa sœur s’aventurent dans un champ d’herbes hautes pour porter secours à un enfant perdu, mais découvrent qu’il n’est peut-être pas possible d’en sortir.
Copyright Netflix
Notre avis : Après un peu plus d’une demi-heure correcte, le spectateur s’égare dans la faille que configure le retour de Travis. A partir de là, le récit avance en se prenant les pieds dans les jeux identitaires et les confusions temporelles. Dommage, car les quarante premières minutes, sans révolutionner le genre fantastique, ménagent une sorte de suspens claustrophobique, où l’on reconnaît la manière du réalisateur de Cube, qui connu le succès en son temps (1997).
Le champ immense dans lequel progressent les protagonistes est une sorte de labyrinthe mobile qui semble la projection symbolique d’une intrigue complexe, tirée par les cheveux - un brin - et qui privilégie une construction cyclique. D’où l’impression de tourner en rond, malgré quelques scènes cauchemardesques visuellement marquantes (l’attaque de l’utérus par les herbes, notamment).
Disons qu’à partir du moment où le personnage du jeune père se perd dans l’effrayante jungle herbeuse, l’histoire ouvre un couloir temporel où s’engouffrent des possibilités de twists et re-twists qui nous éloignent des États-Unis et nous rapprochent de Saint-Tropez. La nuit tombe sur les scènes, l’obscurité permet de camoufler les identités et d’orchestrer des combats sanglants entre les personnages, tandis que l’histoire s’embarrasse d’un mystérieux rocher, nimbé de pouvoirs, mais dont la présence semble tout de même artificielle, surtout qu’il apparaît la nuit, dans une configuration peu subtile.
Ce film passable, globalement supérieur aux dernières productions horrifiques signées Netflix, est traversé par quelques-unes des thématiques chères à Stephen King. On en retiendra deux : l’archétype de l’enfant visionnaire, tout autant victime que bénéficiaire de son don et le modèle familial traditionnel où les pères sont à nouveau ciblés. Mais on ne peut pas dire que la figure de la mère enceinte soit particulièrement épargnée : certains y verront la permanence d’une menace qui remontre à Rosemary’s baby. La comparaison avec le film de Polanski s’arrête là.
Copyright Netflix
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.