Movements

Fort d’une année où ils ont tenu le devant de la scène, les Berlinois de Booka Shade sortent un deuxième album de grande qualité avant de prendre la route des festivals.

Une fois de plus l’album électro du mois nous viens d’Allemagne. Et franchement on ne va pas s’en plaindre. Après une décennie de disette musicale ou il fallait descendre dans les égouts de Berlin pour écouter du bon son, nos amis d’outre-Rhin n’en finissent pas de ravager le dancefloor et de produire de petites perles d’ingéniosité électronique. Parmi la pléthore de sorties en cette fin de saison, c’est le duo berlinois Booka shade qui a retenu toute notre attention. Les fondateurs du label Get physical, élu label 2005 par DJ Mag et fort des deux tueries dancefloor parues l’année dernière (Mandarine girl et Body language), nous livre avec Movements un album de musique électronique au sens large du terme, titillant à la fois nos orteils et nos synapses.
Loin des poncifs qui sont attribués actuellement au son Allemand (minimalisme pour neurasthénique), Walter Marzinger et Arno Kammermeier ont travaillé en gardant l’idée de préserver le spectre musical le plus large possible. Du coup Movements ressemble à s’y méprendre à un vrai disque de musique électronique où chaque track reste une surprise et au cours duquel l’auditeur ne s’ennuie jamais. Alternant les expériences mentales (l’excellent Pong pang) avec des pièces plus intimistes (comme le très shadowesque The bird and the beats at the window) et en glissant ici et là quelques bombes à faire pâlir de jalousie les producteurs de Madonna (le remix de Mandarine girl et l’excellent Darko). Movements donne au final un sérieux coup de fouet aux productions qui n’osent pas le fameux crossover et devient du coup, dès la première écoute, un classique qui ne devrait pas trop bouger de votre platine cet été.