Mort de l’acteur Harry Dean Stanton

Harry Dean Stanton restera pour les cinéphiles comme l’acteur du film culte Paris, Texas de Wim Wenders, Palme d’or au Festival de Cannes 1984, mais aussi l’un des plus talentueux seconds rôles de Hollywood. Il était spécialiste des compositions de faux durs, ou de personnages taciturnes faussement rassurants, traversant de sa silhouette dégingandée de nombreux films du cinéma indépendant. L’un de ses premiers rôles marquants fut celui qu’il tint auprès de Jack Nicholson dans le western L’Ouragan de la vengeance (1966) de Monte Hellman. Auparavant, son statut de second couteau en avait fait un solide faire-valoir, y compris à la télévision, à laquelle il consacrera une partie de sa carrière, de Mannix à la saison 3 de Twin Peaks, en passant par Big Love. Harry Dean Stanton fut agent du FBI dans Le Parrain, 2e partie (1974) de Francis Ford Coppola, prédicateur dans Le Malin (1979) de John Huston, astronaute dans Alien, le huitième passager (1979) de Ridley Scott, détective dans Christine (1983) de John Carpenter.
On le vit aussi aux générique de nombreuses réussites de la trempe de Pat Garrett et Billy le Kid (1973) de Sam Peckinpah, La Mort en direct (1980) de Bertrand Tavernier, La Dernière tentation du Christ (1988) de Martin Scorsese, Sailor et Lula (1990) de David Lynch, ou This Must be the Place (2011) de Paolo Sorrentino. Mais le rôle de sa vie, il le doit à Wim Wenders et au scénariste Sam Shepard (également décédé cet été), qui l’associeront au personnage de Travis, le père cherchant à récupérer son épouse et son fils dans Paris, Texas. Il devait s’y faire connaître d’un large public, Dès la séquence d’ouverture, il crevait l’écran, avançant d’un air hagard et trébuchant dans le désert. On se souvient de son long monologue face à Nastassja Kinski, sommet d’émotion de cinéma. Harry Dean Stanton qui vient de nous quitter était âgé de 91 ans.