Le 6 octobre 2015
- Réalisateur : Chantal Akerman
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Chantal Akerman nous a quittés à l’âge de 65 ans. Artiste singulière et intransigeante, elle a marqué le cinéma indépendant européen depuis les années 70.
Le décès soudain de Chantal Akerman a suscité stupeur et tristesse chez ses admirateurs. La cinéaste belge a été une figure marquante du cinéma expérimental. Elle avait connu la notoriété avec Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975). Tourné en longs plans-séquences, ce récit du quotidien aliénant d’une femme (Delphine Seyrig) est rapidement devenu un film emblématique d’un certain cinéma radical, à la fois novateur et fascinant. Elle trouva la même inspiration avec divers longs métrages de fiction tels Les Rendez-vous d’Anna (1978) et Toute une nuit (1982), interprétés par Aurore Clément. Si elle se laissa aller à la fantaisie dans Golden Eighties (1986), dans lequel elle dirigeait Lio, Delphine Seyrig et Fanny Cottençon, Chantal Akerman retrouva vite une démarche plus sombre, y compris dans ses courts métrages et documentaires (Sud, 1999). Depuis une quinzaine d’années, son œuvre peinait à trouver un public, y compris dans les circuits d’art et essai, en dépit de réussites incontestables comme La Folie Almayer (2012), avec Stanislas Merhar. La dernière apparition publique de Chantal Akerman avait eu lieu au Festival de Locarno 2015 où elle avait présenté son dernier film, No Home Movie, un documentaire sur la déportation de sa mère.
