Le 16 avril 2023


- Dessinateur : Nicolas Puzenat
- Genre : Aventure
- Editeur : Sarbacane
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 1er mars 2023
- Durée : T.2
La virée dans une uchronie continue, entre philosophie humaniste et intrigue politique.
Résumé : Du côté des Nors, ces descendants de Néandertal qui ont coupé l’Europe en deux, le grand Mur est plus épais que jamais. En effet, une guerre de succession a renversé la reine Gasgar, qui avait épousé un humain sapiens, Timoléon. Son meilleur ami Pontus, avec la fille métisse Brumel, est en fuite...
Critique : Il est doux de se replonger dans un univers qu’on a apprécié, même si celui-ci est rude, âpre et violent, à la manière d’un Westeros ou de la France du Bâtard de Kosigan. Ce deuxième tome de Megafauna nous ramène dans cette uchronie ambitieuse qui voit cohabiter deux espèces humaines, de part et d’autres d’un mur, symbole décidément incontournable. En quelques années, la situation, qui s’était achevée sur une note plutôt positive, dans le premier volume, s’est dégradée, et il faut saluer l’audace de Nicolas Puzenat, qui raconte la galère, les difficultés, l’échec. Et encore, si la fin réhabilite un peu l’ambition et les espoirs de certains personnages, la majorité de ce tome les traîne dans le boue, les oblige au compromis, les rabaisse plus qu’il ne les élève. Et au milieu de ces déboires, une communauté, un esprit et un personnage se dressent, rappelant que le lien avec la Nature est de fait l’essence de cette série, miroir des vanités de l’homme, grâce cette fois aux hyènes, à leur rire et à leur présence. Rappelons toutefois que les combines politiques, les alliances et les trahisons se retrouvent comme dans le premier, et peuvent nourrir un troisième tome qui s’annoncerait grandiose, car la découverte dun nouveau continent s’annonce en conclusion volume...
- Nicolas Puzenat – Sarbacane
Le style de Nicolas Puzenat n’a pas changé depuis le premier tome, et l’on retrouve des personnages aux mines tristes, aux visages soit émaciés par les trahisons, soit replets par la corruption, mais quasiment tous sans exception laids. Il s’agit bien sûr d’une laideur voulue, signe d’un monde réaliste, où le beau n’a pas vraiment de place dans la guerre, le fanatisme religieux et la communauté reculée d’un village. À l’opposé, les forêts respirent la pureté d’un côté, les déserts et les rues poussiéreuses étouffent le lecteur, les champs de bataille font ressortir des émotions étranges.
- Nicolas Puzenat – Sarbacane
Toujours complexe, toujours réaliste, ce deuxième tome Megafauna livre un prolongement à cette uchronie audacieuse, parcourant des lieux, des histoires et des personnages qui auraient pu exister dans la vie, mais sont inscrits dans des planches réussies.
104 pages – 20 €