Love

Fortement teintée rock sixties, la bande-son idéale de l’été.

Merci à cette joyeuse bande de Suédois qui nous apporte, plutôt que du vent frais, la bande son idéale de l’été. Alors sortez vos lunettes de soleil et laissez vous bercer dans votre décapotable. Et si vous n’avez pas de décapotable, les lunettes suffiront. Car avec le son intemporel de The Sunshine on est téléporté quelque part entre les clichés teenager californiens, les plages ensoleillées, les juke-box Wurlitzer, Happy days et les Beach Boys. Mais The Sunshine c’est aussi du rock bien ficelé, un brin punk, efficace et décapant, d’humeur changeante et, par-dessus tout, vintage (en partie grâce au Fender Rhodes et autres claviers historiques intelligemment utilisés).
Sabotage, qui donne le coup d’envoi, place haut la barre. Loin du Sabotage des Beastie Boys, cette bombe rock qui ose même la flûte de pan psychédélique des sixties est pourtant tout aussi efficace. Vient ensuite Simon le bon qui montre, toujours avec panache, une autre facette du groupe : avec un thème de trompette qui fait penser aux meilleurs singles des Boo Radleys et des riffs qu’aurait très bien pu écrire John Lennon, les joyeux lurons enfoncent le clou et balaient par la même occasion les efforts des Vines.
L’étonnant She’s my television, cocktail anarchique coloré et schizophrénique, réconcilie et fédère les décennies autant au niveau des styles musicaux qu’au niveau des instruments et de la production. Production qui, pour un premier album, est tout à fait remarquable soit dit en passant. Il en va de même pour les arrangements. C’mon yeah en est un bonne illustration avec son air de Help des Beatles mais enregistré avec les moyens du XXIe siècle. Coca-Cola n’a d’ailleurs pas raté le phénomène puisque la marque a choisi Love pour sa dernière publicité, certainement pour son immédiate efficacité ou son riff au synthé qui colle à la tête. L’album se poursuit donc avec un rythme plutôt soutenu sans réellement s’essouffler. Un léger moment de répit est accordé pour Jesus united où, toujours dans cet esprit très estival, on serait en vacances sur une plage un soir de veillée tardive.
Les influences de The Sunshine restent donc nettes et variées : les Beatles, le temps des yéyés et l’époque peace and love, les Beach Boys, MC5, Phil Spector et surtout, hum, le vin et le bière... On ressentira cette obsession pour le son de la scène rock anglaise des années 60 et les instruments et sonorités qui ont bercé nos enfances... à tous.