Les Décastés d’Orion . T.2 - La chronique BD

Dans la constellation d’Orion, une planète colonisée a oublié d’où elle venait. Les castes régissent les lois et la société, primale et moyenâgeuse, mais malheur aux décastés. Lorsque Kolhen est trahi et exilé, sa quête de vengeance va croiser celle d’une agent intergalactique bloquée sur la planète. Pour leurs missions mais aussi pour la survie du monde, ils vont devoir coopérer dans ce second volet. Si l’histoire, tirée d’une nouvelle de Julia Verlanger, peut rappeler un synopsis de Sillage ou de l’Empire des Mille planètes, l’ambiance se rapproche davantage d’un Métal Hurlant ou d’un Castaka. Sueurs, blessures et trahisons rythment l’action des Décastés d’Orion, qui se veut du début à la fin tragique et épique. Cette atmosphère des marges d’un monde oublié, où les déclassés tentent de survivre sur une planète inhospitalière, marque bien la série, où les costumes immaculés des agents spatiaux jurent. Il suffit de voir l’importance accordée à la séance de torture dans ce tome pour comprendre que la souffrance a une part plus que primordiale dans l’œuvre, au sens où rien ne sera facile, les sacrifices seront nombreux, et la fin en forme de happy ending pas du tout évidente. Pas question donc de s’attacher trop aux protagonistes, qui ne semblent ni invincibles ni supérieurs au reste des personnages. Ce ton sérieux confère cependant à ce diptyque une belle valeur, car il est respecté du début à la fin, bien aidé par un dessin clair et mûr.

© Les Humanoïdes associés

En effet, ce tome 2 confirme que le talent de Jorge Miguel réside dans une ambiance poussiéreuse, rapeuse et difficile. Pas de batailles où des milliers s’affrontent, pas de jungles luxuriantes peuplées d’étranges créatures, les hommes apparaissent dans leurs défauts et leurs faiblesses. Même l’ultime baroud d’honneur, combat qui s’annonce palpitant, sera finalement traité avec rigueur et réalisme. Pas d’envolées lyriques, les morts sont rapides, sans discours étouffants, tout s’enchaîne peut-être un peu rapidement au niveau du scénario, mais sans chocs ou ruptures graphiques.

© Les Humanoïdes associés

Conclusion attendue, ce second tome clôt une partition maîtrisée et sans fausses notes. Un troisième aurait peut-être pu tirer davantage certains aspects de cette société de caste, ou développer le passé des héros et héroïnes de l’histoire, mais le respect de la nouvelle imposait ce format, qui se révèle de toute manière très bon.