Les Choristes : le spectacle musical chroniqué

Inspiré du film sorti en 2004, Les Choristes s’adapte à la scène en 2017 avec une franche réussite.
D’abord avec un décor judicieux, qui transforme la cours de l’école en salle de classe grâce à un plateau tournant et d’autres projections vidéos qui immergent complètement dans l’ambiance du pensionnat du « Fond de l’étang ».
Les lumières sont bien celles d’un lieu que l’on devine perdu au milieu des bois, et qui aurait tout pour être serein si ce n’était le directeur de ce dernier, véritable terreur pour les enfants qu’il « accueille » (ici le directeur est plus « souple » que dans le film).

Cyril Moreau / Best Images

C’est une époque oubliée, celle de la slow life sans technologie … et la comédie nous transporte en ces temps ou le mot « instantanéité » n’existait pas.
La musique de Bruno Coulais créé là une ambiance angevine, que la Maîtrise des Hauts de Seine sublime avec les voix de quatre filles et onze garçons.
L’exercice le plus compliqué - pour eux - résidant dans le fait de devoir chanter faux lors de leur apprentissage auprès de M. Matthieu le pion de l’école. Et chanter faux pour une Maîtrise de ce niveau est un vrai exploit. Ces petits là sont de futures oreilles absolues en puissance.
Côté acteurs, Victor Le Blond - qui interprète Pascal Mondain, adolescent rebelle dont l’éducation est peine perdue - fait une entrée remarquée par la salle, il nous tient à bout de souffle dés son premier chant et son jeu est exceptionnel !
Tous les acteurs du casting le sont d’ailleurs, même avec un petit bémol en ce qui concerne l’interprétation des chansons, parfois un peu juste.
Il faut bien prendre en considération que la pièce est plus tournée vers le théâtre, plus orientée sur le jeu des acteurs que le chant.

Cyril Moreau / Best Images

Mais à travers cette limite, on ressent là toute la délicatesse du travail de la troupe, spécialement quand chacun entame son solo, d’une voix hésitante et réservée, traduisant les sentiments de pudeur et bienveillance de leur personnage.
Jean-Louis Barcelona est « le pion de l’école », M. Mathieu, « crâne d’œuf, crâne d’obus » comme le surnomment les enfants. Comédien altruiste il sait capter l’attention des enfants et dirige la maîtrise tout au long de la pièce … pour de vrai. On sent toute la complicité de ce chœur avec lui, son geste est sincère et les regards échangés francs.
A noter que les enfants articulent … ça vaut son pesant d’or quand on s’est infligé l’écoute de la version de Vois sur ton chemin interprétée par Beyoncé...

Cyril Moreau / Best Images

> A faire avec des enfants à partir de 5 ans, prendre deux, voire trois rehausseurs : un pour le siège et deux pour caler les sièges qui basculent d’avant en arrière, mais le personnel de salle vous aidera dans cette prodigieuse manœuvre (un 20/20 d’ailleurs pour l’ensemble de l’équipe des Folies Bergère, attentive à chaque spectateur, n’oubliez pas le pourboire pour la personne qui vous place...)
> Arrivez au moins quinze minutes avant le début de la pièce : vous pourrez ainsi avoir un cliché de votre tribu devant la photo de classe du pensionnat avec une petite ardoise ou vous inscrirez vos noms, comme au bon vieux temps.
> N’oubliez pas les contrôles de sécurité, allez tous en rang et on ouvre ses cartables-sac-à-main !
> Épargnez-vous la version de Vois sur ton chemin massacrée par Beyoncé qui semble chanter avec dix chewing-gum dans la bouche ... On vous donne quand même le lien, mais on vous aura prévenus …