Le 12 janvier 2025
- Genre : Drame
- Editeur : Glénat
- Famille : Roman graphique
- Date de sortie : 6 novembre 2024
Yannick Corboz propose une adaptation graphiquement somptueuse du roman de Richard Malka, qui réinterroge la figure du vampire.
Résumé : De Venise à New-York en passant par Istanbul, Adrian van Gott traverse les lieux et les époques, accumulant le savoir et les souvenirs. Né à Venise – la ville de l’amour – au XVIIe siècle, il est l’enfant frêle d’une bonne famille de la ville, qui est cependant victime d’un terrible malheur avec la mort de leurs deux premiers enfants. Adrian grandit dans l’indifférence de ses parents mortifiés, et se destine à devenir jésuite. Mais à l’adolescence, une rencontre avec une jeune femme fait basculer la vie d’Adrian. Lorsqu’il embrasse la belle Clélia, un événement extraordinaire se produit : il s’empare de l’énergie vitale de la personne aimée ainsi que de ses souvenirs. Cette rencontre fait office de révélation, mais déchire Adrian, stupéfait par le funeste destin de Clélia, la première personne qu’il ait aimé : radicalement changée, celle-ci se suicide peu après leur baiser. Dès lors, Adrian devient un « voleur d’amour », qui s’empare par un baiser de l’énergie des autres pour survivre… Deux siècles plus tard, Adrian retrouve dans les saveurs d’une jeune danseuse, Anna, le même parfum que son amour de jeunesse. Celle-ci pourra-t-elle libérer Adrian de sa malédiction ?
Critique : Réinterprétation du mythe du vampire, Le voleur d’amour est à l’origine un roman de Richard Malka, qui cumule ses fonctions d’avocat médiatique (il a notamment défendu Charlie hebdo) avec celle d’écrivain, avec un certain talent. Son roman est rapidement adapté en bande dessinée par Yannick Corboz qui, il faut le dire, sublime la matière première du récit par la force de son trait. Car Le voleur d’amour est en premier lieu une claque graphique, fort bien servie par la fabrication impeccable de cette bande dessinée par les Éditions Glénat.
- © Yannick Corboz d’après Richard Malka / Glénat
Yannick Corboz fait étalage de ses talents d’aquarelliste pour offrir une fresque saisissante qui s’étend de la Venise du XVIIe siècle au New-York contemporain. Le dessinateur alterne avec bonheur sa palette de couleurs, qui oscillent du rouge au bleu, en passant par des teintes qui tirent vers le jaune et le verte lorsque l’(anti)-héros se rend dans l’Empire Ottoman et en Afrique. Le dessinateur offre des vues splendides sur les paysages de la Méditerranée aussi bien que sur les intérieurs des palais que fréquente Adrian van Gott. Personnages et paysages sont captés en quelques traits délicats. Le dessinateur exprime fort bien la sensualité des corps – masculins comme féminins, d’ailleurs – dans ses planches, sans jamais être vulgaire.
- © Yannick Corboz d’après Richard Malka / Glénat
Au-delà de la prouesse graphique, le récit nous embarque dans la quête dramatique d’amour d’Adrian von Gott, héritiers des héros romantiques maudits du XIXe siècle, qui recherche toute sa vie l’intensité de son premier baiser. L’allusion à l’intensité de nos amours adolescents et de nos premiers émois est ici transparente, et se mâtine ici d’une quête d’éternité. Mais qu’est-ce que l’éternité sans l’amour, surtout si la vie éternelle s’obtient en détruisant l’existence des personnes que l’on aime ? C’est ce dilemme qu’Adrian von Gott s’échine à résoudre.
Le voleur d’amour est une fresque graphiquement magnifique sur l’amour, qui réinterprète l’image vampirique pour forger un récit résolument moderne.
200 pages – 36 €
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