Passé recomposé
Le 11 avril 2007
Im Sang-soo se perd un peu dans un mélo politique bancal qui vaut surtout pour sa magnifique première heure. Le vieux jardin finit tout de même par faire chou blanc.


- Réalisateur : Im Sang-soo
- Acteurs : Kim Young-cheol, Ji Jin-hee, Yum Jung-ah
- Genre : Drame
- Nationalité : Sud-coréen
- Date de sortie : 11 avril 2007
– Durée : 1h52mn
– Titre original : The orae-doen jeongwon
Im Sang-soo se perd un peu dans un mélo politique bancal qui vaut surtout pour sa magnifique première heure. Le vieux jardin finit tout de même par faire chou blanc.
L’argument : Mai 1980, fuyant une manifestation réprimée par l’armée, Hyun-woo, jeune militant socialiste, trouve refuge dans la montagne auprès de Yoon-hee. Après avoir vécu une histoire d’amour passionnée, Hyun-woo fait le choix de retourner à ses activités politiques. Incarcéré dès son retour en ville, il sortira de prison 17 ans plus tard. Il redécouvre alors son pays et se souvient de son passé avec Yoon-hee.
Notre avis : Nous attendions beaucoup du nouveau film de Im Sang-soo, auteur d’Une femme coréenne et du remarqué The president’s last bang. Un peu trop peut-être. Le vieux jardin est un film déceptif (non décevant) à l’équilibre précaire. Un film bancal en-deçà de son ambition première, celle de mêler la "petite" histoire des personnages à l’Histoire (avec une grande hache, comme disait Georges Perec) sanglante sud-coréenne. Le cinéaste prend clairement partie pour la première, détruite tragiquement à cause d’un engagement politique contestataire qui semble un peu vain. C’est d’ailleurs ici que réside tout le problème du film : tout paraît vain, comme si lutter ne servait plus à grand-chose, si ce n’est à flatter son orgueil personnel. On est en droit de contester cette vision. Ne pas héroïser ces personnages est une (bonne) chose (cf. Mémoires de nos pères de Clint Eastwood), les malmener, voire ridiculiser, en est une autre.
La première partie du film est la plus réussie. Le personnage principal sort de prison et retourne sur les lieux de son combat politique et de son amour perdu. Une série de flashbacks brillamment agencés nous dévoile les causes des multiples cicatrices, physiques et morales, de notre homme. Puis l’émotion suscitée par cette entrée en matière retombe étrangement pour laisser place à un curieux malaise dû au misérabilisme idéologique évoqué plus haut. L’aigreur du personnage féminin, bien que logique et compréhensible, souffre d’une interprétation peu crédible de la part de l’actrice Yum Jung-ah. Enfin, les flashbacks disparaissent, la tension narrative se brise, l’ennui rôde. Après avoir été nourri par les larmes magnifiques du passé, Le vieux jardin finit malheureusement par se changer en terrain aride.
Norman06 24 avril 2009
Le vieux jardin
Im Sang-soo réalise une nouvelle merveille de délicatesse. L’œuvre, découpée en deux parties, se veut à la fois un récit politique et un mélodrame romanesque. Les deux comédiens forment l’un des plus beaux couples du cinéma asiatique.