La première séance
Le 7 juillet 2022
La première réalisation de Michael Mann est un polar au ton mélancolique, qui transforme un coup d’essai en coup de maître, et offre à l’éblouissant James Caan l’un de ses meilleurs rôles.
- Réalisateur : Michael Mann
- Acteurs : James Caan, James Belushi, Tuesday Weld, Robert Prosky, Willie Nelson
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Splendor Films
- Editeur vidéo : MGM
- Durée : 2h02mn
- Reprise: 18 juillet 2015
- Titre original : Thief
- Date de sortie : 20 mai 1981
- Festival : Festival de Cannes 1981
Résumé : Après onze ans passés en prison, Frank, un talentueux voleur de bijoux, décide de se lancer dans un dernier "coup" avant de se ranger pour de bon avec son ami Jessie.
Critique : Présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 1981, Le solitaire révéla au public international Michael Mann, dont ce fut la première réalisation. Polar crépusculaire au ton mélancolique, réussissant avec une économie de moyens à capter l’attention et imposer une véritable fulgurance stylistique, cette adaptation policière concilie la sècheresse désabusée d’un Huston et le savoir-faire artisanal des « grands petits maîtres » hollywoodiens, qui de Richard Brooks à Don Siegel ont donné leur lettre de noblesse à la série B. Truand partagé entre la tentation du dernier casse et la retraite paisible auprès d’une épouse attentionnée et d’un enfant adopté, Frank (éblouissant James Caan), trimballe sa mine blasée et sa violence intériorisée dans un récit somme toute conventionnel mais transcendé par une mise en scène d’une précision au scalpel. Près de trente ans après sa sortie, le film pourra certes sembler minimaliste aux fans de Collateral, œuvre marquant l’apogée de la carrière d’un cinéaste au sommet de son art et optant désormais pour le gros budget ; les rares séquences « choc » (le règlement de comptes dans l’entrepôt, les explosions finales), n’en paraissent que plus vibrantes, Michael Mann préférant la montée de la tension dramatique à la surenchère récurrente. Admirablement photographié, le film a la beauté formelle que l’on retrouvera dans Le sixième sens. On regrettera juste une partition musicale « à la Moroder » un brin surannée, mais qui n’enlève que peu de force à l’ensemble de la réalisation.
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Frédéric Mignard 6 février 2010
Le solitaire - La critique
Et bien moi je l’adore cette musique progressive des années 80. Longue vie à Tangerine Dream ! En concert en mars à l’Olympia !