Un cri d’amour
Le 20 octobre 2004
Pour son huitième roman, Christian Ganachaud invoque la mémoire de saint Antoine afin de poursuivre sa quête de l’absolu par le verbe.
- Auteur : Christian Ganachaud
- Editeur : Presses de la Renaissance
- Genre : Roman & fiction
- Nationalité : Française
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Il ne suffit pas à un écrivain de savoir manier les mots, il lui faut également échafauder sur la durée un univers singulier pour témoigner d’un certain talent. En huit romans, Christian Ganachaud a construit une œuvre hors normes, en marge de l’édition actuelle, où le sombre s’accorde avec la lumière, l’humour avec la férocité, l’espoir avec l’effroi, à seule fin de mener avec persévérance une certaine quête de l’absolu fondée sur le verbe.
Le roman de saint Antoine est le nouvel épisode de cette odyssée. Cet étonnant ouvrage, sorte de triptyque littéraire, accueille de nouveau Ganache, déjà héros du précédent ouvrage de l’auteur, Les aventures des frères Ganache à la recherche de Dieu, pour évoquer l’une des figures mystiques les plus renommées : saint Antoine. De sa grotte en Egypte, l’anachorète se raconte à grands traits ; puis laisse la place à son biographe, Ganache, le tout se clôturant par un texte poétique sur la fulgurance de la foi.
Loin de l’homme torturé par les tentations sataniques que racontait Gustave Flaubert, c’est un saint Antoine apaisé que rencontre Ganache, sur le mont Qolzum. Le moine certes livre encore quelques batailles avec le Diable mais le renvoie vite en enfer tant il est sûr de sa foi et de son destin. Saint Antoine parle et raconte ainsi ses tentations, ses batailles, ses faiblesses et sa quête de pureté. L’anachorète s’ouvre à la lumière sans pour autant omettre les sans-grades et miséreux, tous ceux devenus invisibles à nos yeux, sur un bout de trottoir ou dans les recoins d’un couloir de métro ; et qui ne sont rien d’autres que "les enfants des anges".
L’arme du saint n’est pas seulement sa ferveur mais le verbe, les mots qui pavent son chemin vers l’absolu. "Un seul mot, même balbutié, peut empêcher la profonde poussée des ténèbres", le prétexte est alors tout trouvé par Ganachaud pour que le texte vibre, tonne et flamboie dans un cri d’amour aussi poétique que torrentiel. Seul bémol, l’hétérogénéité stylistique des trois textes un tant soit peu déroutante.
Christian Ganachaud, Le roman de saint Antoine, Presses de la Renaissance, 2004, 220 pages, 15 €
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