Le 3 mai 2018
- Scénariste : Véronique Cazot>
- Dessinateur : Camille BENYAMINA
- Genre : Drame
- Editeur : Casterman
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 11 avril 2018
Chronique d’une disparition annoncée, intime et crédible.
Résumé : Max est une de ces personnes que l’on dit transparente. Pas assez beau ou intéressant, un peu paillasson sur les bords, les gens au mieux ne l’écoutent pas vraiment, au pire l’oublient. Cependant, il commence à s’apercevoir qu’il disparaît pour de bon. Et tandis qu’il s’efface progressivement du réel, il s’amourache d’une jeune femme instable, et commence à la hanter de manière positive.
Le sentiment d’être invisible pour les autres est devenu une constante dans notre société, biaisée par l’imposture des réseaux sociaux et ou celle des piétons des grandes villes. C’est en effet dans l’anonymat de la foule que l’on se sent le plus insignifiant. Celles ou ceux qui ont déjà expérimenté ce sentiment d’effacement, de se dire que le monde continuera bien de tourner sans eux, pourront se délecter de cette histoire non pas optimiste, mais bien à la fois réaliste et fantastique, de Max et de sa voisine Léo. C’est d’une manière somme toute naturelle que nous est conté le quotidien de ce duo, entre une âme fantôme et une âme torturée, dont les actions et réflexions se croisent parfois, s’effleurent souvent. Au-delà de l’histoire originale et identifiable, c’est la sensibilité avec laquelle elle est racontée qui est l’atout majeur de cet album.
© Casterman
Cette sensibilité se retrouve d’ailleurs dans le graphisme, avec un album assez lent, timide aux abords mais qui laisse parfois sa pudeur au vestiaire, levant des voiles et donnant à voir des conversations, des scènes quotidiennes, de colère ou de sexe, de cauchemar ou de cuisine. Dans un immeuble parisien, plusieurs personnages se croisent, plusieurs appartements sont décrits, comme une toile de fond qui se dessine avec amour et précision. On est presque surpris lorsque l’on accompagne le personnage de Max hors de ces frontières connues, lorsqu’il rend visite à ses parents, qui apparaissent comme des inconnus au milieu d’un décor familier.
© Casterman
Histoire touchante sans être glaçante, dessin sensible sans être larmoyant, Les petites distances a semble-t-il trouvé le bon équilibre pour être une œuvre à laquelle on peut s’identifier, à laquelle on peut croire au bout d’un moment, et à laquelle on veut absolument connaître la fin.
154 pages - 22€
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Galerie photos
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