Le maître d’école - Claude Berri - critique

Critique : Très vaguement inspiré du brûlot libertaire de Jules Celma, Journal d’un éducastreur, Le maître d’école est une comédie du dimanche soir, porté par un scénario des plus minces, et qui vaut surtout pour Coluche. L’enseignant qu’il incarne est là par nécessité alimentaire et ses cours sont surtout des échanges nourris avec une classe de primaire plutôt spontanée. Berri tire parti d’une pédagogie du dialogue instaurée par le maître, pour organiser des échanges où les blagues fusent, ainsi que les réparties. C’est gentiment drôle, mais surtout répétitif. Rapidement, le metteur en scène ne sait plus trop quoi faire des élèves et de leur éducateur. Alors il organise des intrigues secondaires dont la consistance est tout de même discutable, qui semblent juste là pour insuffler un semblant d’énergie à une entreprise très molle.
Ainsi, ’histoire s’attarde sur le cas d’une élève en souffrance à cause du divorce de ses parents ou s’intéresse à une enseignante dépressive, dont la tentative de suicide suscite une scène paresseuse, ce qui est un comble en la circonstance.
Dans cette comédie datée, les personnages s’avèrent le plus souvent stéréotypés, qu’il s’agisse de l’inspecteur engoncé dans sa posture rigoriste, de l’enseignant syndicaliste figé dans son discours militant ou du directeur d’école à l’ancienne. Coluche joue sans forcer un personnage assez proche de ses créations scéniques, en lui conférant un surcroît d’humanité qui ralentit très nettement sa verve coutumière. Les autres comédiens s’acquittent sans génie de leur tâche : Giraud surjoue le maître politisé, Balasko soupire pendant plus de la moitié du film, Charlotte de Turkheim n’a que quelques répliques à défendre, elle les expédie médiocrement. Quant à Jacques Debary, il semble débarquer d’une enquête des Cinq dernières minutes en se demandant ce qu’il fait là. Seul le repas de noces réveille un peu l’ensemble : le fantasque Richard Gotainer agite tout ce beau monde avec son Sampa, qui obtint un joli succès commercial à sa sortie.