Le 25 août 2020
Ce téléfilm aux intentions généreuses réduit ses personnages à l’état de prototypes, avec une mise en scène très plate et un singulier manque de rythme. Dommage.
- Réalisateur : Emily Atef
- Acteurs : Ulrike C Tscharre, Jörg Schüttauf, Leonard Carow
- Genre : Drame
- Nationalité : Allemand
- Distributeur : Arte
- Durée : 1h30min
- Date télé : 25 août 2020 13:35
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 25 octobre 2017
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Résumé : Stefan et Simone déjeunent quand la police débarque pour annoncer que l’un de leur fils, Jakob est parti rejoindre l’Etat islamique en Syrie. Passé la stupeur et l’effroi, les parents tentent de recontacter leur benjamin qui finit par reconnaître être parti au Moyen-Orient. Dès lors, Stefan et Simone prennent conscience de la radicalisation de Jakob. Jusqu’alors aveugles, ils découvrent comment leur deuxième garçon a clandestinement mené une double vie. Stefan décide d’entreprendre un dangereux voyage en Syrie pour ramener Jakob chez lui, en Allemagne.
Critique : Dès la séquence d’ouverture, le spectateur se retrouve in medias res : un couple de fervents catholiques prend tranquillement son repas, lorsque la police débarque au domicile pour leur annoncer la mauvaise nouvelle. Leur fils Jakob a rejoint l’État islamique en Syrie, ses parents le croyaient en Espagne. Le désarroi de Stefan et Simone se heurte au répondeur de l’enfant enfui. A l’hôtel ibère, que ce dernier avait supposément réservé, on n’a évidemment jamais entendu parler de ce client allemand. A partir de là, le récit privilégie un déroulé prévisible, nourri par autant de figures imposées qui sont mises en scène sans originalité particulière : la stupeur des parents et leur culpabilité, les analepses comme autant d’indices d’une radicalisation, le dialogue avec l’imam d’une mosquée, qui vitupère le salafisme djihadiste, les nombreux sms envoyés à l’absent, les tentatives d’explications de la policière, plutôt péremptoire, le voyage vers le Proche-Orient pour ramener Jakob à la maison (il engendre une moitié de scènes inutiles, ennuyeuses), l’arrivée du jeune homme à son domicile, en attendant son procès, la difficulté du retour à une vie "normale".
Armé de bonnes intentions pédagogiques, ce téléfilm, qui manque singulièrement de rythme, s’accommode une forme plutôt scolaire : elle fige les personnages dans des postures prototypiques, comme les vecteurs d’un message à faire passer ("on ne combat pas la violence par la violence", écrit Stefan à son fils). Les intentions généreuses n’ayant jamais garanti la qualité artistique d’une œuvre, on dira que Le fils perdu est très altruiste.
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