Goncourt 1959

Le devoir de mémoire, voilà une expression qui n’était pas encore galvaudée à l’époque où sort le livre de Schwarz-Bart, et qui colle aux pages du Dernier des justes, véritable sépulture pour les six millions de disparus de l’Holocauste. Ancien résistant, fils de Juifs polonais morts en déportation, l’auteur, tout en travaillant comme ajusteur, apprend le français, passe son bac puis se lance dans l’écriture de cette œuvre majeure. A travers l’histoire d’une famille juive de l’an mille à la Shoah, c’est l’histoire entière de son peuple qu’il retrace, tragique, lyrique, emplie d’une extraordinaire chaleur humaine. Et qui reste l’un des documents les plus puissants et les plus attachants sur ce thème qu’il fut l’un des premiers à traiter par le biais de la fiction.

Retiré de la vie littéraire [1], Schwarz-Bart vit actuellement à la Guadeloupe, comme si, après ce livre définitif, il ne lui restait plus qu’à s’effacer. A disparaître, lui aussi...