Proies faciles : vautours – Miguelanxo Prado – la chronique BD

Critique :L’expérimenté Miguelanxo Prado (Trait de craie, Le Triskel volé) développe dans Proies faciles un polar social dans l’Espagne contemporaine marquée par les inégalités. Après un premier album paru en 2017, qui mettait déjà en scène Tabares et Sotillo, le dessinateur revient avec un deuxième volume – qui peut se lire de manière parfaitement indépendante du premier – dont le sous-titre « vautours » n’est pas usurpé. L’enquête à rebondissement, tissée avec beaucoup d’aisance par Prado qui sait exactement où il veut conduire son lecteur, montre de manière implacable les failles des institutions espagnoles, qui a conduit Irina à être jetée en pâture aux « vautours ».

Miguelanxo Prado / © Rue de Sèvres 2024 pour l’édition française

Sur le plan graphique, Miguelanxo Prado impressionne par l’atmosphère froide qu’il donne à ses planches grâce à une teinte bleutée, ainsi que par le réalisme et l’expression des visages, représentés avec beaucoup de détails. Passé par une école d’architecture, Prado aime à dessiner et décorer les immeubles, les rues et les intérieurs d’appartements, si bien que l’on prend plaisir à observer les lignes droites et la composition d’ensemble de certaines planches.

Miguelanxo Prado / © Rue de Sèvres 2024 pour l’édition française

Si le récit de Prado n’est pas de nature à donner foi en l’humanité, il convaincra à coup sûr ses lecteurs du talent du dessinateur espagnol. Un album à mettre dans toutes les mains des amateurs de polar.