Sous la Terreur
Le 15 mai 2011
Cette superbe adaptation du roman d’Alexandre Dumas évoque l’époque de la Révolution Française en une suite de tableaux animés d’une vie intense.
- Réalisateur : Albert Capellani
- Acteurs : Georges Dorival, Paul Escoffier, Henri Rollan, Georges Flateau , Mevisto, Marie-Louise Derval, Léa Piron
- Genre : Drame, Historique
- Nationalité : Français
- Durée : 1h50mn
- Date de sortie : 10 mars 1914
- Plus d'informations : http://filmographie.fondation-jerom...
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Cette superbe adaptation du roman d’Alexandre Dumas évoque l’époque de la Révolution Française en une suite de tableaux animés d’une vie intense.
L’argument :Paris 1793. Le maître tanneur Dixmer reçoit une missive secrète de son beau-frère, le Chevalier de Maison-Rouge, demandant à sa soeur, Geneviève, de l’aider à entrer dans la capitale où il entend organiser l’évasion de la reine Marie-Antoinette, enfermée dans la prison du Temple. A la Barrière du Roule Geneviève est prise à partie par une patrouille mais un jeune garde national, Maurice Lindey, lui vient en aide.
Les conspirateurs se servent du jeune homme pour faire passer à la reine un message caché dans un œillet.
Notre avis : Sortie en mars 1914, cette scène historique en six parties et 60 tableaux, transposition cinématographique du roman homonyme d’Alexandre Dumas (1846) prend place, au catalogue de la SCAGL (Société cinématographique des auteurs et gens de lettres), dans une série de prestigieuses adaptations de classiques du dix-neuvième siècle tels que Les Misérables et Quatre-vingt treize de Hugo, Les Mystères de Paris d’Eugène Sue ou Germinal de Zola.
L’aspect feuilletonnesque de l’intrigue et quelques baisses de régime momentanées n’empêchent pas le film d’atteindre une grande force visuelle et dramatique, Capellani faisant montre une fois de plus d’un art souverain de la mise en scène.
A ce stade de sa carrière, le cinéaste use avec une aisance remarquable d’un langage cinématographique très articulé. Plans rapprochés, gros plans ou inserts (l’oeillet où l’on introduit le message secret), panoramiques et discrets recadrages dynamisent le récit de manière fort efficace. Il recourt aussi fréquemment à de judicieuses surimpressions pour visualiser les pensées ou les rêveries des personnages. Mais c’est néanmoins dans l’organisation du mouvement à l’intérieur du plan qu’il excelle avant tout, mettant en place de superbes tableaux jamais statiques, mais au contraire, animés d’une vie intense.
Le sens de la composition et l’utilisation de la profondeur de champ communique une vive sensation d’espace et fait ressentir la matérialité des objets et des décors filmés en extérieurs, donnant un formidable poids de réel aux actions les plus infimes.
- Henri Rollan dans Le Chevalier de Maison-Rouge (1914)
La scène où Maurice apparaît au fond du jardin de l’hôtel particulier de Dixmer, puis disparait par la gauche avant de ressurgir au premier plan sur le balcon fournit un exemple particulièrement saisissant de cet art souverain de l’animation du cadre.
Dans les scènes d’intérieur, l’organisation dramatique de l’espace et des déplacements, renforcée par un travail très poussé sur les éclairages, n’est pas moins admirable, sauf quand le carton pâte de l’arrière plan ou l’approximation du jeu affaiblissent l’impact de la scène, ce qui se produit à deux ou trois moments mais ne grève pas sérieusement l’impact du film. Ces scories, légères, passent d’ailleurs mieux à la deuxième vision et sont balayées par la prodigieuse plasticité de l’ensemble.
- Le Chevalier de Maison-Rouge (1914)
Le jeu des acteurs est théâtral mais sans excès même si certains forcent un peu la caricature (Walter dans le rôle du greffier Durant) et si d’autres, comme la belle Marie-Louise Derval, qui a pourtant beaucoup d’allure en Geneviève, recourent par moment à une gestuelle expressive assez maladroite, en particulier dans la scène où elle manifeste son effarement à la réapparition de son mari qu’elle croyait mort. Mais la plupart du temps c’est la précision chorégraphique des déplacements et l’exactitude des gestes qui frappe, Capellani dirigeant de toute évidence ses interprètes d’une main ferme (il mimait paraît-il les scènes pour leur montrer comment faire).
Escoffier, sobre et technique en Chevalier, Dorival, à l’impressionnante présence physique en Dixmer énergique et un Rollan d’à peine 25 ans parfait de grâce juvénile et bondissante dans le rôle acrobatique de Maurice (il entre souvent par la fenêtre !) sont particulièrement convaincants mais les nombreux seconds rôles sont autant de silhouettes fortement caractérisées qui donnent beaucoup de relief à cette reconstitution haute en couleur d’une époque troublée.
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