Dieux et demi-dieux
Le 28 juin 2012
Réussite mineure de Cottafavi, ce peplum aux belles inventions visuelles ne dépare pas sa brillante filmographie.
- Réalisateur : Vittorio Cottafavi
- Acteurs : Broderick Crawford, Leonora Ruffo, Giancarlo Sbragia, Wandisa Guida, Mark Forrest, Renato Terra
- Genre : Aventures, Fantastique, Action, Péplum
- Nationalité : Italien
- Durée : 1h30mn
- Date télé : 10 mars 2024 22:45
- Chaîne : OCS Géants
- Titre original : La vendetta di Ercole
- Date de sortie : 7 octobre 1960
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Résumé : Illo, fils d’Hercule, est amoureux de Thea, prisonnière du roi Euritos, ennemi juré d’Hercule. Cet amour est l’occasion rêvée pour Euritos d’abattre Hercule. Pour cela, il se sert d’une esclave, Alcinoé, et fait croire à Illo que son père aime aussi Thea. Dès lors, un combat s’engage entre le père et le fils.
Critique : Dans la très belle série de péplums réalisés entre 1958 et 1961 par Vittorio Cottafavi, La vendetta di Ercole fait un peu pâle figure à côté des réussites éclatantes de La rivolta dei gladiatori, Le legioni di Cleopatra ou Ercole alla conquista di Atlantide.
Il faut reconnaître que si les lois du genre sont respectées, la tension dramatique n’est pas très soutenue et que le scénario manque parfois d’audace : Hercule n’est pas vraiment le rival en amour de son propre fils comme dans l’histoire originelle (et par exemple dans l’opéra de Cavalli Ercole amante). Par contre, on sera frappé par la véhémence de la critique de l’arbitraire divin contre lequel s’insurge Hercule quand il défie Zeus en son propre temple.
Certains trucages semblent faits à la va-vite et on n’a aucune peine à reconnaître dans les grosses bêtes auxquelles est confronté le héros des figurants accoutrés de déguisements peu crédibles. On voit même distinctement les fils qui permettent à la chauve-souris géante de se déplacer dans les airs.
Ce petit côté fait de bric et de broc n’entrave pas vraiment le plaisir procuré par le spectacle, auquel il donne même peut-être une saveur supplémentaire, d’autant que d’autres aspects du film semblent avoir bénéficié d’un soin notable et de moyens considérables.
Les décors sont souvent superbes, en particulier dans la première partie, se déroulant aux Enfers, et certaines idées visuelles sont d’une grande beauté. L’énorme tâche de sang qui entoure le centaure Polymorphée agonisant sur l’herbe est peut-être la plus saisissante.
La théâtralité assumée de la déclamation et des poses des acteurs s’accorde bien avec les tirades, parfois quasi shakespeariennes, qu’ils ont à proférer. On retiendra celles que le conseiller Tindaro adresse à son roi (Broderick Crawford, au visage défiguré par une énorme balafre) dont il brocarde insolemment la bêtise et la bestialité abyssale.
Giancarlo Sbragia, qui incarne avec brio ce personnage fourbe et machiavélique, sait lui conférer une séduction vénéneuse, et Wandisa Guida en Alcinoe ou Eleonora Ruffo en Dejanire ne manquent pas de charme. Par contre, Mark Forest a le visage trop poupin et le jeu trop appliqué pour être vraiment convaincant en Hercule furieux et l’Illo de Sandro Moretti manque également de relief.
Malgré ses faiblesses, La vendetta di Ercole est un spectacle divertissant qui contient plus d’une belle idée de mise en scène. L’espèce de désinvolture qu’on croit déceler par moments dans l’exécution est plutôt une forme d’élégance un peu détachée et d’humour discret mais sans recours facile au deuxième degré.
Ce film assurément mineur ne dépare pas la filmographie de Cottafavi. On y retrouve la patte de ce cinéaste distingué, homme de grande culture qui consacra l’essentiel de son activité à rendre accessible au plus grand nombre, et par le biais de la télévision, les classiques de la littérature mondiale, de Sophocle à Pirandello et de Ibsen à Conrad (une cinquantaine de réalisations entre 1957 et 1979), mais dont les films de cape et d’épée, les mélos et les péplums font la joie des cinéphiles exigeants.
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