Le 10 juin 2009
Une semaine généreuse en bons films, caractérisée par l’ouverture du bal des rééditions prévues pour l’été et marquée par la sortie miraculeuse de l’une des œuvres les plus provocantes des années 90, l’incroyable Toto qui vécut deux fois.
Une semaine généreuse en bons films, caractérisée par l’ouverture du bal des rééditions prévues pour l’été et marquée par la sortie miraculeuse de l’une des œuvres les plus provocantes des années 90, l’incroyable Toto qui vécut deux fois.
Voici revenu le temps des semaines à 15 films. Et quelques excellents morceaux dans le lot. Un nouveau chapitre de l’animation américaine débarque avec l’étonnant Coraline, un petit bijou à découvrir exclusivement en 3D par Henry Selick, à qui l’on doit déjà L’étrange Noël de Monsieur Jack. A voir exclusivement en 3D, même si dans beaucoup de villes, il sera encore difficile de se faire plaisir aux yeux en raison de la frilosité de certains circuits à s’équiper. Les parisiens seront les premières victimes de ces politiques.
Cette semaine, précipitez-vous également sur cette peinture pleine d’acné du collège français avec l’hilarant Les beaux gosses. Son côté miroir populaire de la société française saura parler à tous ceux qui se sont sentis exclus par le bourgeoitissime Lol (plus gros succès de l’année 2009 au passage avec 3,6 millions d’entrées !). Les amoureux de musique noire fondront devant ce monument qu’est Soul power, qui revient sur une scène mythique animée par la poudre (dans le nez) et l’idéal politique d’une Afrique libre. Les accrocs à l’esprit de Sundance ne pourront résister aux charmes solaires de Sunshine cleaning. Ce joli succès d’estime dans son pays d’origine a peut-être un peu trop vite été comparé à Little miss Sunshine, toutefois si le résultat n’est pas forcément à la hauteur, cette comédie sociale plutôt morbide débridera plus d’un visage, notamment grâce à l’insolence d’Emily Blunt, jeune star montante d’Hollywood, qu’on adore.
Les francophiles, pour leur part, sauront trouver de l’émotion dans le premier long de l’écrivaine Amanda Sthers, qui brasse talentueusement tous les genres (romance, drame, comédie urbaine...) pour un énième film choral qui ne chantera qu’aux oreilles des aficionados. Vu le succès des sucreries caloriques de Danièle Thompson, force est d’admettre qu’il y en a beaucoup.
Si on passera vite sur le reste de l’actualité hebdomadaire (un navet quand même, Dancing girls), on notera les efforts de réédition de trois Bunuel qui préfigurent un été riche en reprises (trois Mario Bava, Les monstres, Princess bride, Les vacances de Mr Hulot, La rumeur de Wyler, Affreux, sales et méchants...). Et oui, les distributeurs indépendants ont retrouvé foi dans le passé, réaffirmant la tradition aujourd’hui un peu oubliée des reprises estivales qui animaient jadis les étés français, faute de VOD, DVD et même de VHS pour permettre de revoir les valeurs sûres d’antan. Les copies seront soignées, remasterisées et animées d’une passion animée pour le 7e art. La même que la nôtre. C’est cet amour commun pour un cinéma rare et exigeant qui m’incite à finir sur une œuvre vieille de dix ans, complètement inédite sur notre territoire, qui s’immisce dans nos salles discrètement, sans crier gare, après avoir été interdite sur son territoire italien pour cause de scandale national. Il s’agit de l’iconoclaste Toto qui vécut deux fois, une fantaisie paillarde et surréaliste qui vaut bien six-sept euros dans la poche des quelques exploitants audacieux qui auront fait confiance à son tout petit distributeur. A vrai dire, avant la sortie tardive de cet inclassable, nous ignorions totalement l’existence de ce bijou provocateur. Sa sortie relève donc d’un miracle. C’est même le vrai miracle cinématographique de cette semaine généreuse.
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