Ivresse de la soul
Le 10 juin 2009
Le pendant musical de When we were kings. Où comment le pouvoir de la musique parvient à éclipser une idéologie proche de l’hypocrisie. Un régal beaucoup trop court.
- Réalisateur : Jeffrey Levy-Hinte
- Acteurs : James Brown, B.B. King, Bill Withers, Mohammed Ali
- Genre : Documentaire, Musical
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 10 juin 2009
- Plus d'informations : Le site officiel
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– Durée : 1h33mn
Le pendant musical de When we were kings. Où comment le pouvoir de la musique parvient à éclipser une idéologie proche de l’hypocrisie. Un régal beaucoup trop court.
L’argument : Zaïre, Kinshasa 1974. En prélude du Championnat de Monde de boxe opposant Mohammed Ali à George Foreman, s’est déroulé le légendaire festival de Soul Music réunissant les plus grands noms de la scène R&B américaine du moment et les plus grands talents d’Afrique australe.
Notre avis : Fête de la Musique oblige, le mois de juin est souvent synonyme de sorties de films musicaux. Une alternative souvent salvatrice aux cris de chats asthmatiques de votre voisin qui se permet une fois l’an de massacrer le sempiternel Smoke on the water en toute légalité et sans le moindre scrupule, violant sans vergogne toutes les règles du bon goût.
- © Océan Films
Du bon goût il en est question dans Soul power, un documentaire miraculeux, issu des chutes du fameux When we were kings sur lequel Jeffrey Levy-Hinte, réalisateur de Soul Power, était monteur. Mais du bon goût musical uniquement. Rappelons-nous le contexte du festival soul dont parle ici le cinéaste : une hallucinante mise en scène de la revanche de Mohammed Ali contre George Foreman, dans le Zaïre du dictateur Mobutu, sur fond d’utopie censée symboliser le retour aux sources des afro-américains. Présents, des leaders populaires, Ali et les musiciens du festival, James Brown en tête. Sur le papier, l’idée est magnifique mais dans les faits, c’est moins glorieux. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un gros coup de marketing orchestré, entre autres, par le peu ragoûtant Don King, manager d’Ali. Outre le fait que l’on s’interroge sur les conditions et les négociations avec Mobutu qui ont abouti à cet événement, les images choisies par l’auteur dévoilent en plus les coulisses du projet dans lesquelles on découvre des artistes, certes heureux de ce déplacement, mais tout juste concernés par ce retour aux racines idéalisé, à l’image d’un Brown pragmatique, annonçant aux détours d’une phrase que son intérêt principal est...l’argent. Seuls Bill Withers et B.B. King se posent de bonnes questions sur le choc des cultures et la possible incongruité de cette utopie calibrée.
- © Océan Films
Mais, pour être honnête, ce qui nous intéresse avant tout, c’est la musique. Et là, pas de doute ni de réticence, c’est du lourd ! James Brown, les Spinners, les Crusaders, Bill Withers, B.B. King, Sister Sledge et en prime Celia Cruz accompagnée de la mythique Fania All-Stars (la dream team de la salsa). Les images sont remarquables, les costumes vintage à mort, et le son tout simplement démentiel. Le point d’orgue est atteint lors de l’interprétation dévastatrice de Hope she’ll be happier par Bill Withers. Une sorte de quintessence minimaliste de ce que la musique peut créer comme émotions transcendantes. Une voix et trois notes, nimbées par le silence assourdissant d’un stade(!) en totale communion. C’est bien simple, si cela ne vous fait rien, c’est que vous êtes malheureusement déjà mort. Un bon test pour évaluer votre condition d’être humain !
Des morceaux magnifiques donc, mais quel dommage que le film ne dure qu’1h33 ! Un seul morceau par artiste c’est trop peu quand on sait que la totalité des rushs fait plus de 12 heures... Nous nous gaverons des bonus de l’édition DVD en attendant peut-être le développement d’un projet plus ambitieux qui couvrirait plus dignement cet événement, avec la même ampleur qu’un Woodstock par exemple.
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