Jules (Une épatante aventure de)
Le 30 juin 2006
Après quatre magnifiques albums, Emile Bravo aborde de manière un peu trop audacieuse et partisane La question du père. Un problème lorsqu’on s’adresse aux plus jeunes.
- Durée : 5
- Scénariste : Bravo, Émile
- Série : Jules (Une épatante aventure de)
- Genre : Aventure
- Famille : Littérature jeunesse
- Editeur : Dargaud
- Titre original : Mai 2006
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Après quatre magnifiques albums, Emile Bravo aborde de manière un peu trop audacieuse et partisane La question du père. Un problème lorsqu’on s’adresse aux plus jeunes.
Disons-le de but en blanc : votre serviteur regrette quelque peu de vous présenter cette série par l’intermédiaire de son album le moins réussi. Parce que Jules, malgré ce cinquième album décevant, reste une des meilleures séries pour enfants du paysage BD actuel. Une des rares à prolonger une tradition franco-belge classique tout en apportant une réelle touche d’originalité. Emile Bravo est de formation scientifique et, dès le premier album de Jules, il s’est entêté à expliquer aux plus jeunes, au travers d’histoires farfelues, certains principes scientifiques pourtant complexes, n’oubliant jamais d’évoquer au passage les problèmes éthiques que peuvent poser certaines découvertes récentes. Dans ce cinquième tome, il élargit la question et mélange considérations scientifiques (sur le patrimoine génétique et l’hérédité) et questions philosophiques et religieuses (la question du père, dans son sens le plus large). Et c’est là que cela coince quelque peu... A plusieurs niveaux.
Tout d’abord, il ne sera pas donné, même à l’adulte, de comprendre aisément le lien philosophique qui sous-tend les deux questions. D’autre part, Bravo arrive en terrain glissant sans crier gare. Car si bien des parents seront ravis de pouvoir faire lire à leur enfant une BD qui leur apprendrait quelques principes scientifiques, ils seront moins enclins à considérer de la même manière une BD qui traite de front la question religieuse de manière aussi partisane. N’est-il pas vain d’évoquer la question de la croyance de manière didactique en tournant ainsi en dérision, de manière caricaturale et quelque peu méprisante, le personnage d’un prêtre ? Précisons-le bien, nous ne sommes pas ici pour crier au politiquement incorrect, un auteur a bien évidemment le droit de faire passer ses propres considérations religieuses dans un album, il peut parfaitement railler la croyance béate et professer son athéisme... mais on est en droit de trouver cela malvenu lorsqu’il s’agit de s’adresser aux plus jeunes. On aurait aimé un propos plus relativiste, moins sûr de ses propres assises (pourtant défendables).
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