La danse du feu
Le 12 septembre 2005
Une retranscription fidèle et délicate d’un corps à corps amoureux. En filigrane, la reconstruction amorcée d’une femme.


- Auteur : Véronique Olmi
- Editeur : Grasset
- Genre : Roman & fiction
Le dernier roman de Véronique Olmi est une retranscription fidèle et délicate d’un corps à corps amoureux. En filigrane, la reconstruction amorcée d’une femme.
C’est une chorégraphie improvisée avec des interprètes plus ou moins impliqués, un ballet avec pour seul décor la chair et ses odeurs. Pourtant, à peine suggéré ou décortiqué à sa plus simple expression, l’acte sexuel est un élément récurrent des romans d’hier et d’aujourd’hui. Véronique Olmi l’a choisi comme pièce centrale de son dernier ouvrage, La pluie ne change rien au désir, mais loin de se bercer de paroles, qu’elles soient glauques ou belles, elle s’est attachée à fixer sur le papier la gestuelle propre au déroulé du corps à corps amoureux.
Une femme a rendez-vous avec un homme dans un café, un après-midi d’août dans un Paris mouillé par une pluie monotone. Ils traversent le Luxembourg, s’embrassent pour enfin se trouver dans une chambre d’hôtel. Le corps décharné de l’une va rencontrer le corps démesuré de l’autre. Les mots sont laissés à l’extérieur de la chambre. Tout malentendu doit être évité afin de ne pas briser le lent processus qui va conduire cette femme vers une fragile reconstruction. Caresses, effleurements, baisers... Seul le mouvement se charge d’exprimer les messages.
Véronique Olmi s’applique à retranscrire de façon aussi délicate que rigoureuse cet étrange ballet comme Edward Hall, figure de l’école de Palo Alto, couchait sur le papier la kinésique d’oiseaux sur une fil électrique. Mais Véronique Olmi n’est pas chercheuse et se garde bien de polluer sa retranscription de commentaires.
Le geste et uniquement le geste, tel est le leitmotiv narratif de ce délicat roman qui laisse toute liberté au lecteur pour décoder cette danse tantôt douce, tantôt violente mais si poignante.
Véronique Olmi, La pluie ne change rien au désir, Grasset, 2005, 156 pages, 14,50 €
flam 19 septembre 2005
La pluie ne change rien au désir - Véronique Olmi - critique livre
Les romans plaisent pour : leur style (ou) (et) leur histoire.
Celui-ci est admirable par son style, nul doute qu’il est beau, superbement écrit, d’une sensibilité époustouflante, difficile d’écrire aussi bien, c’est une respiration de mots.
Hélas, après coup, il ne reste rien. Car l’histoire est à mon sens ce qui conserve un livre en mémoire.