Alice, de l’autre côté du miroir - La chronique.

Ce roman, paru en 1871, fait suite aux célèbres Aventures d’Alice aux pays des merveilles, également dues à la plume de l’anglais Lewis Carroll. Alice s’y endort et rêve qu’elle passe à travers le miroir du salon pour atterrir dans un autre univers. Le monde d’Alice, trésor de non-sens et d’absurde, a traversé les décennies sans prendre une ride et s’est élevé au rang d’oeuvre culte, fortement aidé en cela par les adaptations de Disney ou Tim Burton, plus récemment.

Logiquement, il n’est donc pas difficile de s’en procurer des exemplaires, et ce à tous les prix, du simple livre de poche au plus luxueux livre-objet, à la réalisation soignée, que l’on a presque des scrupules à lire.

La version qui nous occupe ici fait partie de la deuxième catégorie. Ce n’est pas la première fois que l’oeuvre de Carroll est éditée sous une telle forme. Citons par exemple la sublime version d’Alice au pays des merveilles illustrée par Rebecca Dautremer aux éditions Gautier-Languereau, ou la non moins magnifique édition d’A travers le miroir enluminée par Lostfish, également aux éditions Soleil Métamorphoses. Benjamin Lacombe a lui-même logiquement illustré en 2015 Alice. La livraison de la suite en cette période de fêtes de fin d’année n’est donc pas une surprise.

Et, disons-le, ça tombe assez bien car il s’agit là d’un superbe cadeau à offrir ou même à s’offrir. L’objet en lui même est magnifique. Le travail d’édition est remarquable, le papier de bonne qualité, la couverture en relief.... on a même un petit miroir en couverture, clin d’œil au titre. Quand au dessin..... les mots manquent pour le décrire. Benjamin Lacombe n’est plus un inconnu. Cet illustrateur, ayant débuté dans les livres pour enfants et s’étant essayé récemment à la bande dessinée avec Léonard et Salaï est un spécialiste de cet exercice. Comme il l’a déjà fait avec Notre-Dame de Paris de Victor Hugo il y a quelques années, c’est ici aussi tout un univers, directement issu d’un classique de la littérature, qu’il fait revivre sous nos yeux ébahis. Son dessin, proche de l’orfèvrerie, ses couleurs chatoyantes, nous font plonger à pieds joints dans l’œuvre de Lewis Carroll. Et c’est époustouflés que l’on redécouvre une œuvre que l’on pensait pourtant connaitre. D’autant que cette édition s’agrémente de nombreuses annexes, toutes plus intéressantes les unes que les autres, comme des Contes Mathématiques et exercices logiques, initialement parues en feuilleton.

Pour conclure, un somptueux cadeau de Noël, à ne pas laisser passer.