Le 13 novembre 2019
Ce roman qui évoque une mère sur la mer n’est pas totalement convaincant. Et pourtant, il est compliqué de déterminer pourquoi. Mais en définitive, bof !
- Auteur : Marie Darrieussecq
- Genre : Roman
- Nationalité : Française
- Date de sortie : 22 août 2019
- Festival : Rentrée littéraire 2019
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Résumé : Rose part en croisière avec ses enfants. Elle rencontre Younès qui faisait naufrage. Rose est héroïque, mais seulement par moments.
Notre avis : La mer à l’envers, c’est l’histoire d’une mère sur la mer, d’une mère toute retournée d’être confrontée à des migrants pendant sa croisière, d’être confrontée si directement à la misère, à ce monde qui se dérègle, qui va à l’envers. Rose est sur l’eau, avec ses enfants, dans l’un de ce qu’elle appelle « HLM flottants », croisière tout compris (sauf alcool) offerte par sa mère. Mais la Méditerranée n’est pas qu’une étendue étale où paraissent ces monstres marins, c’est aussi un passage, une voie vers l’Europe, vers une nouvelle vie. Un soir, l’équipage sauve les passagers d’une embarcation de fortune, des Africains – Rose ne peut pas être plus précise. Un coup de foudre, un frisson, le courant électrique qui passe normalement d’une mère à son enfant. Younès a vingt-cinq ans pourtant, et pas toutes ses dents. Mais voilà, sa bouille émeut Rose, et elle lui offre du café (sans sucre), ainsi qu’une place dans son cœur qui ne saurait disparaître en un clin d’œil. Et le portable de son fils, Gabriel. Voilà, le pacte est scellé.
Ce roman aurait pu nous emporter, nous bouleverser, être un vrai coup de cœur. Pourtant, on rate le ferry. Il manque quelque chose pour que le lecteur soit embarqué, il reste à côté, en-dehors, sur la terre ferme. Rose agace, et c’est sans doute dû à ce flot de pensées qui nous est livré par l’intermédiaire d’un narrateur externe – trop de distance et de promiscuité simultanément. Trop de détails insignifiants, pas assez de sentiments qui sonnent vrai – elle est héroïque pourtant, « par moments », comme le dit la quatrième de couverture. Peut-être Marie Darrieusecq a-t-elle créé une héroïne trop française, trop banale et trop creuse, ou alors est-ce cette immersion dans ses interrogations existentielles mêlées à ses préoccupations du quotidien qui crée une barrière ? Même Younès ne parvient pas à convaincre complètement – plus que la famille, bien sûr, forcément, parce que c’est une allégorie, l’allégorie de tous ces hommes, toutes ces femmes et tous ces enfants qui espèrent quitter leur horreur pour un paradis, sans se douter que l’horreur sera peut-être pire en chemin ou à l’arrivée.
Déterminer exactement ce qu’on reproche à ce livre, cela pose question. Mais il ne convainc pas, ou pas vraiment, pas totalement.
La mer à l’envers - Marie Darrieussecq
P.O.L.
256 pages
14cm x 20cm
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