Cours particulier
Le 15 mai 2021
Palme d’or en 1993, La leçon de piano aborde les affres de la passion avec une beauté rare. Le deuxième plus gros succès pour une Palme en France après Pulp Fiction en plus de 30 ans.
- Réalisateur : Jane Campion
- Acteurs : Harvey Keitel, Holly Hunter, Sam Neill, Genevieve Lemon, Anna Paquin, Kerry Walker
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Australien
- Distributeur : Bac Films, Carlotta Films
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
- Durée : 2h00mn
- Date télé : 28 mai 2022 20:50
- Chaîne : TCM Cinéma
- Reprise: 29 novembre 2017
- Box-office : 2 664 718 entrées France
- Titre original : The Piano
- Date de sortie : 19 mai 1993
- Festival : Festival de Cannes 1993, Festival de La Rochelle 2022
Résumé : La Nouvelle-Zélande au siècle dernier. Ada, mère d’une fillette de neuf ans, s’apprête à partager la vie d’un inconnu, au fin fond du bush. Son nouveau mari accepte de transporter toutes ses possessions, à l’exception de la plus précieuse : un piano, qui échoue chez un voisin illettré. Ne pouvant se résigner à cette perte, Ada accepte le marché que lui propose ce dernier : regagner le piano, touche par touche en se soumettant à ses fantaisies... L’étrange contrat entraînera les trois personnages dans une relation sentimentale et sexuelle de plus en plus complexe, où la passion naïve le disputera aux plus grandes audaces.
Critique : Quand l’intimité d’un couple devient une œuvre d’art... Durant toute sa filmographie, Jane Campion s’est efforcée d’offrir des rôles ambitieux à ses actrices. La leçon de piano n’échappe pas à la règle. Malgré son mutisme, Ada impose la volonté (et Holly Hunter son talent) d’un caractère fort, en contradiction totale avec les conventions de l’époque victorienne. Ces gestes hachés, seuls moyens de communication avec sa fille, se transforment en ballet lorsque ses doigts effleurent les touches de son piano. Ada dicte certes ses volontés, apposant au film un caractère féministe, mais elle n’en demeure pas moins une femme fragile qui se bat avec ses armes : le désir charnel, la passion et la fragilité. On ne peut éprouver en ce sens que de la compassion mêlée à du respect pour ce petit bout de femme, perdu entre l’amour de deux hommes.
- © 1992 JAN CHAPMAN PRODUCTIONS AND CIBY 2000. Tous droits réservés.
Jane Campion ne réalise pas un pamphlet contre les conditions sévères de vie de la gent féminine à cette période. Elle se penche sur la naissance d’une passion dévorante, qui bouscule sans commune mesure l’ordre établi. Le piano devient un objet de partage, durant ce jeu érotique. Il ne s’agit plus de laisser les cordes vibrer à la place du cœur d’Ada. Cette dernière s’ouvre enfin au monde, symbole d’une émancipation révolutionnaire. Jane Campion revisite l’acte sexuel en caressant le corps de ses acteurs avec sa caméra. Rarement un contact charnel n’aura été aussi palpable qu’avec La leçon de piano. On ne peut rien faire d’autre que de se laisser bercer par la poésie de ce film.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
giridhar 29 janvier 2006
La leçon de piano - Jane Campion - critique
Le milieu du dix-neuvième siècle. Une jeune européenne, Ada Mc Grath (Holly Hunter) se rend en Nouvelle Zélande, accompagnée de sa fille Flora (Anna Paquin) et de son inséparable piano. Ada est muette. Elle doit épouser un homme qu’elle ne connaît que par lettres, Alisdair Stewart (Sam Neill). Elle débarque sur une plage déserte. Lorsque son futur mari arrive le lendemain pour la chercher, accompagné d’indigènes, il refuse de faire apporter le piano. Désespérée, Ada demande à un ami de son mari, Georges Baines (Harvey Keitel) de le récupérer. Il finit par accepter et l’installe chez lui. Il lui propose alors un marché : qu’elle se soumette à ses désirs et elle regagnera, touche par touche, son instrument...
Grisaille, ténèbres, brumes et pluies au dedans comme au dehors. Tout n’est que boue et fange dans ce décor cauchemardesque, à la permanence horripilante, tandis que la pénombre règne à l’intérieur du personnage énigmatique d’Ada. Le spectateur ignore tout de sa vie, de son blocage psychologique, de ses motivations, et seules ses expressions de visage, merveilleusement rendues, il faut le reconnaître, par Holly Hunter, parviennent à traduire quelques bribes de sa vie intérieure. Autant dire que l’entrée dans cet univers glauque et dans ce personnage muré n’est pas une sinécure.
Assurément, l’histoire est originale. Jane Campion a d’ailleurs reçu en 1994 l’Oscar du meilleur scénario. Mais j’avoue que j’avais gardé un très mauvais souvenir d’une vision il y a une dizaine d’années. Mon impression est aujourd’hui mois absolue. Il n’en reste pas moins que l’abord de cette oeuvre multi récompensée reste pour moi très difficile. L’ouverture, esthétiquement superbe, de ce débarquement sur une plage du bout du monde, pour poétique qu’elle soit, me paraît relever de l’artifice, et cette impression persiste durant une bonne moitié du film. Il faut avouer que l’idée de cette femme, muette, européenne, partant seule avec sa fille au bout du monde, et débarquant avec un piano sur une plage déserte en 1850... C’est beaucoup ! Et ce n’est évidemment pas l’environnement mortuaire fait de jungle ruisselante, de ténèbres quasi permanentes, peuplé de femmes à moitié demeurées, qui évite la nausée et facilite la résonance avec les quatre personnages principaux. Ada lance à tout va des éclairs de fureurs qui foudroieraient un tigre, et ne communique qu’avec sa fille et surtout son piano, Alisdair a l’air d’un bénêt et Georges ressemble à un sauvage illettré. Quant au personnage de Flora (Anna Paquin, gratifiée, elle aussi d’un Oscar en 1994, celui du meilleur second rôle), il ne me semble pas non plus, c’est un euphémisme, attirer la sympathie. Il est particulièrement difficile d’entrer en communion ou même d’apporter un intérêt quelconque à un être dont la seule manifestation de vie est une volontée tendue vers un unique besoin, et dont, qui plus est, on ignore tout. C’est alors une forte envie de décrocher qui saisit.
Puis, une subtile évolution se produit. Ada n’est plus le robot déshumanisé qu’elle affichait à son arrivée. Une transmutation intérieure s’est produite, et un lent transfert, de sensualité d’abord, d’affection ensuite, s’effectue de son instrument à l’homme qui l’aime. L’environnement est toujours aussi glauque, nocturne et pluvieux, mais une étincelle s’est allumée, une émotion surgit à laquelle il est possible de s’accrocher. Cet éveil d’Ada va d’ailleurs être, par ricochet, celui de son mari et de Georges. La passion se déchaîne, accompagnée de son habituelle complice, la violence. Et c’est au bout d’une heure quarante cinq qu’apparaît, subrepticement, un bref et minuscule coin de ciel bleu. Mais pas une seule fois le soleil n’aura physiquement paru dans cette oeuvre sombre à l’extrême (à l’excès ?) qui, pourtant, se clôt sur une note constructive.
C’est néanmoins une sensation de malaise qui subsiste lorsque le générique a fini de défiler. Mais un psychologue n’aurait certainement pas de mal à mettre au jour les blocages personnels qui le provoquent...
criss 16 octobre 2022
La leçon de piano - Jane Campion - critique
Superbe*******************************film d’une humanité etonnante******
criss 17 octobre 2022
La leçon de piano - Jane Campion - critique
Chef-d’oeuvre de Jane Campion*