En Dr. Martens et corset rouge, Clémence Bouvier campe Rouge, une petite fille au look manga, à la tchatche façon Nabilla et au caractère bien trempé… mais qui parfois se laisse envahir par sa peur, surtout s’il s’agit de traverser la forêt : son principal souci étant de ne pas y croiser une sorcière. Le loup elle gère, mais la sorcière elle fait pas la fière !
Sa mère ayant d’autres loups à fouetter (ménage et cours de zumba), elle laisse partir la petite seule sur le chemin, en lui dictant un plan fourre-tout agrémenté d’arabesques et autres figures de danse à exécuter à chaque changement de direction.

Photo : Bernard RICHEBE

Ainsi l’on suit le départ de Rouge, qui croisera sur son chemin :
– un loup bien sûr - qu’il ne faut pas trop tirer par la queue car celui-ci est très susceptible et a du mal à faire sa place de méchant (complexe d’infériorité),
– des Caille-rat en doudoune et bonnet façon « wesh-wesh » (complexe de frilosité),
– ou encore un bûcheron répondant au nom de Paul Tron et peureux de tout, même de sa tronçonneuse (complexe de l’anti-héros mal aimé).
Mais le meilleur reste à venir en la personne de Mère-Grand…

Photo : Bernard RICHEBE

On rit du début jusqu’à la fin de cette folle histoire que les auteurs ont transposé en 2017, renversant les codes des contes pour enfants au son des compositions de Pascal Joseph et Nicolas Giraud mais aussi des extraits de hits tels « Thriller » (Michael Jackson), « libéréééééeeee, délivrééééeee » (La Reine de neiges) ou encore « Gangnam Style » (Psy)…

Dans ce spectacle moderne, entraînant et enchantant, flamenco, opéra, hip-hop, musique yiddish, indienne, afro, tous les styles y passent, dans des décors et costumes soignés et inventifs (avec un passage anthologique de fou-rires sur fond d’Amadou et Mariam qui font « zouker mémé »).

Photo : Bernard RICHEBE

Big up spécial pour Anjaya qui interprète les rôles de la mère et grand-mère de Rouge et dont les cordes vocales se payent le luxe de passer de l’opéra au zouk sans sourciller !
Les musiciens sont en live et non contents de jongler entre moult instruments, font les chœurs et même un solo pour l’un d’entre eux. Leur meilleur rôle restant celui des oiseaux …
Bonus pour les enfants : la troupe propose une séance photo avec le public en fin de représentation (et que ce ne soit pas une excuse pour laisser votre enfant en guise de doggy bag pour le loup !).

Théâtre des Nouveautés
24, boulevard Poissonnière
75009 Paris