Le Dernier Dragon . T.2 . Les cryptes de Dendérah - La chronique BD

Non, il n’y a aucun mal à soigner sa déprime post Game of Thrones avec une série de BD bien prenante, surtout quand elle s’annonce particulièrement dense (des hors séries sont d’ores et déjà prévus pour 2020). En effet, dans un style proche d’un Cerrutti ou d’un Pevel, Pécau prospère sur l’extinction programmée des dragons (un thème donc en vogue dans les univers de fantasy), jouant sur les ordres façon templier et les sorcières façon assassin. Dans un univers où la stratégie, les alliances et les renversements de situation sont légions, il y a donc matière à faire une histoire solide, surtout que ce n’est pas à proprement parler l’action qui est vantée, mais bien les jeux de pouvoirs qui amènent à elle. Dans cette optique, les premières pages, qui traitent des légendes et de l’Histoire de cette uchronie, sont particulièrement intéressantes, et rappellent notamment bien l’esprit de l’œuvre de G.R.R Martin.

Jean-Pierre Pécau, Léo Pilipovic, Lajos Farkas, Thorn / Delcourt

Côté dessin, ce second tome est l’occasion d’un passage de relais pour suivre la cadence. Ainsi Farkas laisse-t-il la place après un flash-back à Pilipovic, sans que cela affecte l’univers ou l’ambiance. Toujours avec du soleil, de l’ocre et des armures, la BD nous promène entre péninsule italienne et Proche-Orient, entre kraks et palais, et l’on espère que les tentes de Saladin ne seront pas oubliées pour la prochaine étape. On regrettera comme seul bémol les batailles peut-être un poil moins travaillées que le reste, la poussière l’emportant sur les détails des armées.

Jean-Pierre Pécau, Léo Pilipovic, Lajos Farkas, Thorn / Delcourt

Toujours aussi intense, se déployant de plus en plus dans sa mythologie, Le Dernier Dragon continue de creuser son sillon comme série à même de reprendre le flambeau d’un Game of Thrones, et nous embarque sur le dos de ces créatures avec malice et délice.