Les grandes reprises
Le 8 juillet 2014
La référence inégalée en matière de comédie romantique déjantée.
- Réalisateur : Howard Hawks
- Acteurs : Katharine Hepburn, Cary Grant, Charles Ruggles, May Robson, Barry Fitzgerald
- Genre : Comédie, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Éditions Montparnasse
- Durée : 1h42mn
- Titre original : Bringing up baby
- Date de sortie : 18 mars 1938
Reprise : le 9 juillet 2014
La référence inégalée en matière de comédie romantique déjantée.
L’argument : Trois événements importants sont sur le point de se passer dans la vie du paléontologue David Huxley. 1. Il va se marier le lendemain avec Alice, sa collègue de travail. 2. Il va pouvoir terminer la reconstruction du squelette de son brontosaure : l’os manquant vient d’être retrouvé dans l’Utah 3. Il a rendez-vous sur un parcours de golf avec l’avocat d’une richissime philanthrope qui s’apprête à lui fournir les fonds nécessaires à ses recherches : une donation d’un million de dollars. Mais sa vie bien plan-plan va se transformer en chaos après sa rencontre - sur le golf justement - avec Susan Vance, une héritière parfaitement azimutée...
Notre avis : Accrochez vos ceintures ! Voici le couple le plus loufoque de toute l’histoire du cinéma. L’un et l’autre tournaient pour la première fois avec Hawks. Cary Grant récidivera à quatre reprises [1]. Pour Katharine Hebpurn, il n’y aura pas de séance de rattrapage, Aussi inimaginable que cela puisse paraître, ce film - aujourd’hui partout classé parmi les dix meilleures comédies de tous les temps - n’aura aucun succès à sa sortie. Flop dû à une presse exécrable à l’égard de l’actrice. Enfin une certaine presse mais toute-puissante, celle de William Randolph Hearst - le modèle de Citizen Kane - qui pour des raisons obscures détestait Katharine Hebpurn. Traitée aimablement à l’époque de "poison du box-office", celle-ci finalement rachètera son contrat RKO pour poursuivre sa carrière plus librement. On connaît la suite avec ses quatre Oscars...
Mais revenons à nos moutons, qui ne sont pas des moutons, d’ailleurs, mais un chien et un léopard qui vont pourrir la vie du débonnaire paléontologue. George est friand de gros "nonos" (portez votre regard du côté du brontosaure) ; quant à Baby, félin récalcitrant, on ne peut lui faire entendre raison qu’en lui chantant I can’t give you anything but love, Baby (ça va de soi). Flanquée de ces deux bestioles, l’héritière frappadingue va emporter le savant dans un tourbillon de catastrophes délirantes menées à un rythme supersonique.
Hawks joue à fond sur l’opposition entre ses deux personnages. Cary Grant, affublé de lunettes (petit signe admiratif du réalisateur à son ami Harold Lloyd), réussit ce tour de force d’être à la fois collet monté, dans la lune, gaffeur, empoté, ahuri, cocasse et... sexy. Pour sa part, Katharine Hepburn, avec son abattage et son rire hystérique, crève l’écran en Miss Catastrophe écervelée, combinarde, pétaradante et provocatrice. Le reste du casting est au diapason : le film donne l’impression d’avoir été tourné dans un asile de fous. Coups de griffe féroces à certains milieux et institutions - la psychiatrie, la recherche, la police, les riches -, situations où l’absurde le dispute à l’extravagance, dialogues en ping-pong verbal hallucinant, répliques inénarrables et inoubliables [2], L’impossible Monsieur Bébé, mené à un train d’enfer, reste aujourd’hui la référence inégalée [3] en matière de comédie romantique déjantée. Préparez vos mouchoirs, vous pleurerez de rire, c’est garanti !
[1] Only angels have wings (1939), His girl Friday, 1940), I was a male war bride (1940), Monkey business (1952)
[2] Il semble que le mot gay aurait été prononcé pour la première fois au cinéma, dans le sens dans lequel on l’entend aujourd’hui : "Because I just went gay ! All of a sudden !" (Cary Grant expliquant pourquoi il est vêtu d’un négligé froufroutant)
[3] Le film a inspiré deux remakes qui ne laisseront pas de trace dans l’histoire du septième art : What’s up, doc ? (On s’fait la valise, docteur ?, 1972) de Peter Bogdanovitch avec Barbra Streisand et Ryan O’Neil et Who’s that girl ? (1987), de James Foley avec Madonna
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Terrence Baelen 11 décembre 2012
L’impossible Monsieur Bébé - la critique
Il y a bien longtemps que je n’avais pas ri devant un film. L’impossible monsieur Bébé est l’incontournable solution à ce problème. Fantastique !