Au fil de la vie
Le 14 mars 2006
- Auteur : Michel Quint
- Editeur : Joëlle Losfeld
- Genre : Roman & fiction
- Nationalité : Française
L'a lu
Veut le lire
Le travail d’écriture de Michel Quint tourne autour des traces que laissent les grands événements sur les "petites gens". Teinté de souvenirs personnels, "L’espoir d’aimer est en chemin" n’est rien de moins qu’un grand roman humaniste.
Michel Quint a le don pour inscrire les hommes ordinaires, dans l’Histoire. Il possède ce talent inouï pour conter l’existence de ceux qui subissent à leur échelle les grands événements. Après avoir évoqué la seconde guerre mondiale dans Effroyables jardins, Michel Quint prend comme toile de fond dans son nouveau roman les répercussions de la guerre d’Algérie en France. L’Histoire n’est pas le seul point commun entre ces deux livres, il y aussi le héros dont le métier ou la vocation - qu’importe le nom qu’on lui donne - est en rapport direct avec les enfants. Clown dans Effroyables jardins, le personnage principal est ici ludothérapeute.
Le nom est un peu barbare alors qu’il désigne une profession pleine d’espoir, mais aussi terriblement prenante émotionnellement. René est avant tout marionnettiste. Avec Momo et Suzy, ses inséparables compères, il essaye de remonter le moral des enfants malades, soignés dans l’hôpital où travaille sa compagne. Difficile métier que de soustraire ces enfants à la souffrance et au désespoir qui est leur quotidien. C’est de cette manière qu’il rencontre Louis, un peu plus âgé que son public habituel certainement. C’est un adolescent, plongé dans un profond coma. Il ne faut pas longtemps à René pour se rendre compte que les comptines et autres historiettes qu’il sert habituellement aux gamins n’ont pas leur place dans cette étrange relation qu’il va nouer avec Louis. Sans trop savoir pourquoi, il décide d’avancer à visage découvert vers ce jeune homme à la vie foutue. Sans masque ni subterfuge, René raconte son enfance à Paris d’abord, puis à Lille. Peu importe que Louis l’entende ou pas. Chaque jour, il lui confie davantage : l’absence de sa mère, la vie à deux avec son père, son grand amour pour Halva, une jeune algérienne. Mais, on est en 1962 et la France est déchirée entre les partisans de l’OAS et ceux du FLN, des événements qui forcément bouleversent sa vie. En grandissant, René va découvrir un père ambigu et devoir supporter la brutalité du destin.
Il en faut peu à Michel Quint pour transformer l’anecdote en incroyable mésaventure. A l’instar de son marionnettiste, il manie avec dextérité les fils qui tiennent la vie que sont l’émotion, la sincérité et l’amour. Autant de pièces qui assemblées avec une telle délicatesse donnent à lire un roman à la fois humble et extraordinairement sincère.
Michel Quint, L’espoir d’aimer en chemin, Joëlle Losfeld, 2006, 152 pages, 13,50 €
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.