Vue à travers la grisaille parisienne, la Guadeloupe ressemble à un avant-goût du paradis. Après avoir décidé d’y ouvrir un restaurant, un couple de métropolitains se heurte à une autre réalité...

Une fois encore, Ernest Pépin nous dévoile la Guadeloupe de l’intérieur, loin des clichés paradisiaques et ensoleillés habituellement associés aux Antilles. L’auteur, originaire du Lamentin, prend le contre-pied de ces décors de carte postale et nous raconte les rêves déçus d’un métropolitain parti chercher fortune et chaleur à l’autre bout du monde.
Errant sur un marché de Pointe-à-Pitre, Jean-Paul est recueilli par Anadine, une vieille marchande créole de fruits et d’épices. Elle se prend d’affection pour lui, l’héberge, et il se met à lui raconter son histoire. Remplis d’espoir, sa femme et lui étaient venus s’installer dans l’île pour y ouvrir un restaurant, avant que les désillusions ne les rattrapent. Anadine va le remettre debout, en l’initiant aux subtilités et aux coutumes créoles.
Ernest Pépin trouve là un bon prétexte pour nous expliquer le poids de l’héritage colonial, mais aussi les problèmes plus contemporains comme l’immigration haïtienne, le chômage et la violence. A l’image du reste du monde, la Guadeloupe s’est transformée en un vaste temple de la consommation et de l’argent, laissant peu à peu son âme et ses traditions se diluer dans une société marchande. Grâce à un intelligent mélange de voix, de personnages, de langues, de couleurs et de saveurs, ce roman creuse sous la dureté d’une terre pour en extraire toute la richesse.