Paradise road-movie
Le 15 mars 2007
Saleem réutilise ses ingrédients de prédilection mais sa tragi-comédie ne fonctionne que par intermittences.
- Réalisateur : Hiner Saleem
- Acteurs : Nazmi Kirik, Eyam Ekrem, Belcim Bigin
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français, Irakien
- Festival : Festival de Cannes 2005, Sélection officielle Cannes 2005
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– Durée : 1h31mn
Saleem réutilise ses ingrédients de prédilection mais sa tragi-comédie ne fonctionne que par intermittences.
L’argument : Février 1988, en pleine guerre Iran-Irak. Ako, jeune Kurde, rêve de fuir le pays, alors que sa femme Selma s’y refuse tant que son père est vivant. Enrôlé de force dans l’armée de Saddam Hussein, Ako est envoyé au front. Soldat malgré lui, le jeune homme cherche en vain la "bonne blessure" pour être démobilisé. Un jour, il reçoit l’ordre de ramener la dépouille d’un martyr de guerre à sa famille. Il est accompagné dans cette mission par un chauffeur de taxi arabe.
Un Kurde, un Arabe et, sur le toit du taxi, le cercueil du martyr enveloppé dans un drapeau irakien. Cet étrange convoi traverse le pays du sud au nord, avec, au bout de la route, les montagnes kurdes. Peut-être l’occasion pour Ako d’enfin fuir le pays...
Notre avis : Kilomètre zéro a été présenté en compétition officielle au dernier Festival de Cannes. Comme pour populariser le cinéma d’Hiner Saleem qui possède un talent indéniable de conteur. Seulement, ses précédentes œuvres valent mieux que ce film mineur et souvent bancal qui au moins synthétise les thématiques d’un réalisateur obsédé par la question kurde. Répéré l’an passé avec son touchant Vodka lemon, Saleem dessine présentement une chronique qui ausculte le conflit arabo-kurde en désamorçant toute situation geignarde par l’absurde. En creux, elle dessine des personnages qui sont les jouets d’une situation politique néfaste.
Dans Vodka lemon, un cheval traverse le champ sans motif apparent si ce n’est celui de créer un décalage. Cette fois, c’est la statue de Saddam, métaphore un rien démonstrative qui évoque le cinéma de Suleiman, qui hante le voyage de l’équipage. En préférant comme Kusturica rire des choses les plus douloureuses, Hiner Saleem impose le style minimaliste inhérent à son cinéma avec une multitude de plans fixes pour enregistrer la folie du monde et l’horreur de la guerre. Hélas, cette tragi-comédie ne fonctionne que par intermittences faute de personnages qui échappent au manichéisme et d’une totale conviction dans le propos.
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