Hypnose virtuelle
Le 25 mars 2005
Après une dérive électro assez décevante, les Nantais partent sur la terre de leurs rêves pour enregistrer une splendide fusion entre jazz et musique indienne.
- Artiste : Mukta
Mukta est un groupe qui effectue une fusion des plus intéressantes entre le jazz et la musique indienne. Après une dérive électronique assez décevante sur Dancing on one’s hands !, les Nantais ont fait le ménage dans leurs rangs, incorporé de nouveaux musiciens, puis sont partis enregistrer ce nouvel album sur la terre de leurs rêves : l’Inde.
Quand on parle de Mukta, la notion de jazz n’est pas à prendre comme perpétuation de la tradition sonore afro-américaine, mais plutôt comme un état d’esprit musical où les maîtres-mots sont ouverture d’esprit, improvisation, et échanges entre cultures. Ce sont d’ailleurs les harmonies hindoustani qui tiennent définitivement le rôle central dans ce nouvel opus, et l’on se réjouit que le groupe revienne à ses inspirations premières, celles de Indian sitar et world jazz. Mais en cours de route, fruit d’une maturation sereinement établie, sans doute aussi grâce à la coopération d’authentiques musiciens indiens, la musique s’est considérablement approfondie, raffinée, est devenue plus spirituelle, et a acquis un aspect presque magique. Elle sonne véritablement indienne et traditionnelle à la fois, ce qui, pour un groupe français, constitue un exploit dont le leader et contrebassiste (chose assez rare au demeurant) Simon Mary n’est pas peu fier.
Laissant de côté un attirail électronique qui, de par la rigidité du fonctionnement des machines, réduisait fâcheusement les possibilités d’improvisation, le groupe a opté pour l’acoustique pur, ce que la diversité des instruments (sitar, flûte, trompette, clarinette, contrebasse, tablas) permettait largement de réaliser sans que la qualité et la densité sonores des morceaux n’aient à en pâtir, bien au contraire. La variété des possibilités qu’offre l’enchevêtrement de leurs timbres permet au combo de construire l’atmosphère égayée des villages les jours de fête (Haveli, Kohar, Odalisk), celle mystérieuse qui enveloppe le sage méditant au bord de l’eau (Passing moons, Sunset at Sohna), ou d’autres encore, sensuelles et ondoyantes comme le tronc d’un naja hypnotisé par un charmeur (Night ouverture). Mais, improvisation oblige, on retrouve également pour le plus grand plaisir de nos oreilles de magnifiques solos de sitar (dans Belly dance, par exemple) qui se transforment souvent en duos avec un instrument à vent, comme dans Seven voyages, où la flûte envoûtante de Pascal Vanderbulcke nous transporte dans ses virevoltes vers des mondes gracieusement aériens.
Chers lecteurs, permettez-moi pour finir une petite apostrophe : si vous n’achetez pas cet album, c’est que je fais un bien piètre e-hypnotiseur. Mais sachez que vous passerez à côté d’une des plus grandes réussites musicales de l’année. Oui... je le veux... achetez... maintenant !
Une courte vidéo tournée lors des répitions est disponible sur le site du groupe
Halevi, Mukta (Warner Jazz)
1 Haveli
2 Odalisk
3 Belly dance
4 Passing Moons
5 Kohar
6 Night overture
7 Seven voyages
8 Sunset at Sohna
9 Magic horse (Part1)
10 Magic horse (Part2)
11 Fraction
12 Blue dinarzade (For Anja)
Votre avis
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Sylvie Swift 1er avril 2005
Halevi
Je lis régulièrement vos critiques et, en général je les trouve très bien.
J’ai lu votre revue de Haveli, le nouvel album de Mukta. Et je suis aller immédiatement pour l’acheter.
On peut avoir des goûts et des opinions très différents, d’accord.
Mais franchement, pour écrire " une des plus grandes réussites musicales de l’année", le mec était, soit payer par la production, soit sourd. Le premier album était superbe, le second tolérable, le 3e l’électronique nul. Mais Haveli c’est l’AUTO PLAGIAT. Les mêmes thèmes, les mêmes phrases, et le chant tellement absurde, je suis désolé, c’est pire que le kitsch. Et les pauvres indiens qu’ils ont ramassés là-bas comme figurant, c’est pathétique.
Heureusement, j’ai lu l’article sur l’album dans JAZZMAN - ça confirme mon analyse.
J’apprécie l’effort des musiciens et votre site aussi - mais d’écrire des conneries pour inciter les gens d’acheter la merde, j’espère que ce n’est pas votre but.
Sylive
Voir en ligne : Mukta Haveli