Le 28 mai 2020
Une famille japonaise - les parents avec deux garçonnets - s’installe dans sa nouvelle maison en banlieue. Les enfants espiègles vont commencer par faire l’école buissonnière. Avec une incroyable précision, le cinéaste japonais confirme son talent de conteur, décrivant avec pertinence et bienveillance la société qui l’entoure.
- Réalisateur : Yasujirō Ozu
- Acteurs : Tatsuo Saitō, Hideo Sugawara, Tomio Aoki (Tokkan Kozō), Mitsuko Yoshikawa
- Genre : Comédie dramatique, Noir et blanc
- Nationalité : Japonais
- Distributeur : Carlotta Films
- Durée : 1h31mn
- Reprise: 8 janvier 2025
- Titre original : Umarete we mita keredo
- Date de sortie : 10 mai 2020
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– Reprise en version restaurée : 8 janvier 2025
– Année de production : 1932
Résumé : Yoshi (Tatsuo Saitō) vient d’emménager en banlieue de Tokyo pour bénéficier de plus de place pour loger sa famille. Ses deux garçons Keiji et Ryoichi (Tomio Aoki et Hideo Sugawara), qui ne se plaisent pas dans leur nouvelle école vont faire l’école buissonnière.
Critique : Yasujirō Ozu poursuit sa peinture de la société japonaise des années 30. Cette fois, il concentre le récit sur une bande de gosses de banlieue, et particulièrement sur les deux frères Keiji et Ryoichi, des garnements attachants de dix et douze ans. Ces deux-là s’influencent l’un et l’autre pour rivaliser d’effronterie : école buissonnière, blagues potaches et grimaces auprès d’un jeune livreur de boissons, démonstrations de force aux fins d’intégrer la "bande" locale, insolence envers leurs parents...
Mais l’histoire n’est pas qu’une simple comédie sur les gosses. Mine de rien, les particularités et certains travers de la société japonaise sont largement évoqués : la subordination au chef relevant de la soumission, l’image du père, l’abnégation de la mère, la vie de banlieue où les enfants sont livrés à eux-mêmes, le développement des transports : ainsi, la famille habite devant une voie ferrée où passe un train toutes les cinq minutes.
- © Carlotta Films
La mise en scène précise d’Ozu contient des plans visuellement inoubliables : le groupe de gamins tous penchés du même côté, le père suivi des deux gosses qui traînent sur un chemin truffé de poteaux électriques, l’attente devant le passage à niveau, les deux enfants qui boudent sur des transats face à la voie ferrée, mais dos aux parents.
À travers cette comédie à dimension sociale sur deux garnements de la banlieue de Tokyo, Yazujirõ Ozu a inventé une forme de néoréalisme à la japonaise, devançant ainsi de plus de dix ans les cinéastes italiens.
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