Chronique d’une star annoncée
Le 12 mars 2003
Le nouveau protégé d’Eminem et de Dr Dre sort de l’ombre.


- Artiste : 50 Cent
Le nouveau protégé d’Eminem et de Dr Dre sort enfin de l’ombre avec un album percutant. Preuve que les contes de fée, ça existe aussi dans le hip-hop.
L’histoire commence de manière classique : il était une fois Curtis Jackson (alias 50 Cent), rappeur du Queens, New York, à la street credibility irréprochable (orphelin, dealer de crack, neuf balles dans la peau), qui voulait s’en sortir par la musique. Mais après avoir enregistré, en 1999, un premier album jamais publié par Columbia (le cultissime Power Of A Dollar), le jeune homme est contraint de retourner aux mixtapes qu’il distribue en compagnie de son acolyte Sha Money XL dans les hauts lieux hip-hop de New York, espérant ainsi attirer les dollars de producteurs d’envergure. En vain. Alors, au début de l’année 2001, 50 Cent enregistre avec l’aide de son posse G-Unit l’album autoproduit Guess who’s back ?. Hélas, sans distribution, le disque ne parvient guère qu’à accroître la crédibilité de 50 Cent au sein du microcosme hip-hop de la Big Apple.
Il faudra un coup de baguette magique de la fée Eminem pour faire connaître au monde le talent de 50 Cent. Le white boy de Detroit entend le titre Wanksta (littéralement "branleur", doux poème adressé paraît-il à Ja Rule) sur un cd-r et commence à dire à qui veut l’entendre que 50 Cent est son rappeur préféré du moment. Dans la foulée, Dr Dre et son poulain offrent au New-Yorkais un contrat en or et la promesse de produire ce que l’enfant du Queens va considérer comme son véritable premier album : Get Rich Or Die Tryin’. La suite, on la connaît : 50 Cent est comparé à Tupac ou à Notorious BIG par ses pairs, et son album rencontre un succès phénoménal aux USA (1,5 million d’albums vendus en deux semaines) puis en Grande-Bretagne (meilleure vente hip-hop depuis 1997 et Wu Tang Forever). Très bien, mais la musique dans tout ça ?
Comme toute production Dre, l’album bénéficie d’un son puissant, d’arrangements minimes mais très efficaces et de featurings soigneusement choisis. Les deux morceaux où apparaît Eminem font d’ailleurs partie des temps forts du disque : l’opposition entre l’élocution nasillarde et nerveuse d’Eminem d’un côté, et le style tranquille et le timbre chaud de 50 Cent de l’autre, semble attiser puis apaiser les rythmiques chauffées à blanc par Dre. Ainsi, Patiently Waiting se distingue particulièrement, tout comme le single In Da Club. A noter que l’on retrouve également le fameux Wanksta en bonus. L’autre point fort de 50 Cent, c’est l’art du gimmick, de la formule qui tue, l’équivalent hip-hop d’un bon refrain dans le rock : Many Men, Gotta Make It To Heaven ou High All Time sont ainsi sublimés par des expressions répétées inlassablement sur des beats adaptés. La définition même du rap réussi, finalement.
50 Cent - Get Rich Or Die Tryin’ (Aftermath/Universal)
yakuz65 21 novembre 2005
Get Rich Or Die Tryin’
Exellent album de 50 Cent.Une consécration pour cet artiste qui n’est pas nouveau dans le hip-hop US.