Le 22 avril 2018
- Réalisateurs : Olivier Dahan - Francis Ford Coppola - Robert Altman - James Huth - Ethan Coen - Joel Coen
Il y a 20 ans, sortait le culte du culte, The Big Lebowski, Coppola était au fond du trou et trois réalisateurs français étaient révélés : Olivier Ducastel, Jacques Martineau et Olivier Dahan, futur auteur de La Môme.
Alors que Le Dîner de cons et Taxi 1 scrutaient les sommets du box-office national, cette semaine du 22 avril était marquée par deux sorties de grands auteurs américains. D’un côté L’idéaliste, de Francis Ford Coppola, avec Matt Damon et Claire Danes, de l’autre, The Big Lebowski, des frères Coen (en fait Ethan Coen n’était pas encore crédité en tant que cinéaste, il le fût à partir de 2003).
Le premier ne réalise pas les 100.000 entrées France (un désastre pour UIP), le second reste plus de 35 semaines à l’affiche cette année-là et devient le plus gros succès de Polygram Film Distribution, avec 708.000 entrées, soit la 46e place annuelle !
Le Coppola n’existe plus en 2018, relégué aux œuvres fades d’un répertoire en pleine crise d’inspiration. Le second est devenu l’oeuvre la plus culte d’auteurs qui n’ont pourtant pas démérité dans le secteur : Fargo, cela vous dit quelque-chose ?
Un autre monstre du cinéma passait inaperçu ce 22 avril, Robert Altman, avec le documentaire Jazz’34. Normal, il ne s’agit que de coulisses de son Kansas city (2.906 entrées, 4 semaines à l’affiche).
Chez les Français, on croyait tous à James Huth, l’auteur de Serial lover, comédie noire azimutée, singulière dans le paysage français, de par son style décalé, avec Michèle Laroque et Albert Dupontel. Le film est même défendu par feu Starfix et Télérama. Toutefois la comédie féroce dérape en 7e place sur Paris pour son ouverture et Rezo Films devra se contenter de 183.000 entrées sur la France. James Huth ère longtemps avant de pouvoir réaliser son second long, dans son style visuel : Brice de Nice est le film et c’est enfin un carton. Mais plus tard, ni Hellphone ni Lucky Luke ne convaincront.
En revanche, à une époque où les premiers espoirs se lèvent concernant le sida, la comédie musicale Jeanne et le garçon formidable, hommage magnifique à Jacques Demy, fait bonne impression, révélant les auteurs Olivier Ducastel et Jacques Martineau, et offrant à Virginie Ledoyen l’un de ses plus beaux rôles. Mathieu Demy y est un vrai acteur formidable. Avec 194.000 entrées, cette production estampillée d’homo, fait fort.
On croyait fort également dans le talent naissant de Olivier Dahan, en cette semaine de printemps. Son nihiliste Déjà Mort, avec Romain Duris, la B.O. d’Archive, était stylé, très jeune. Trop peut-être pour le public, qui n’accourt pas, avec 46.000 tickets vendus.
Un flop pour ce film interdit aux moins de 16 ans. Mais c’est l’un des premiers grands rôles de Benoît Magimel, vu dans La Vie est un long fleuve tranquille d’Étienne Chatiliez et chez Téchiné dans Les Voleurs. On découvre aussi Clément Sibony et Zoé Felix, deux acteurs un peu plus fragiles, qui feront surtout de la pub pour le premier et de la télé pour la seconde, malgré de nombreux rôles au cinéma. Des enfants d’une époque. Quant à Dahan, sa carrière alternera les hauts (La Môme) et les bas (Grace de Monaco) et des œuvres inacceptables : Les Rivières Pourpres 2 et surtout Les Seigneurs, comédie footeuse minable.
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