Preuve par trois
Le 13 janvier 2006
Le troisième album des beaux New-Yorkais achève de les installer dans le peloton de tête du rock mondial.
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Aussi long que ses deux prédécesseurs réunis, tortueux et aventureux, le troisième album des beaux New-Yorkais achève de les installer dans le peloton de tête du rock mondial, indépendant ou pas.
Peut-on encore avoir une idée précise aujourd’hui de ce à quoi ressemblait la scène rock avant la mise sur orbite de Is this it ? Difficile, tant ce disque a réveillé en toute une génération de teenagers abreuvés aux beats techno une sourde envie de guitares hirsutes et de voix éraillées (ou est-ce l’inverse ?).
Mais pour immédiats et jouissifs qu’ils étaient, Is this it et Room on fire manquaient sans conteste d’une bonne dose de risques. Aventureux, First impressions on Earth le sera donc pour trois ! Culminant à soixante minutes, se nourrissant à tous les râteliers de l’histoire du rock, ce disque polymorphe révèle le quintette tel qu’on osait à peine l’imaginer : soucieux de laisser une trace, bien loin en cela de l’image live and let die que l’on associait à ce groupe que l’on avait (trop) tôt fait de ranger parmi les feux de paille de la scène new-yorkaise actuelle. Faute à ces attitudes de poseurs ? Faute à la grande et belle gueule de ce Julian Casablancas au nom trop parfait pour être honnête ? Ou faute à un second album un tantinet timide, qui se contentait de récolter les fruits d’un succès pourtant bien mérité, tant Is this it avait réouvert des portes en train de se refermer ?
L’époustouflant single Juicebox le laissait présager : les Strokes reviennent musclés. Sans doute impressionnés par leurs contemporaines de chez Queens Of The Stone Age ou Mars Volta, les guitares stroksiennes se sont essayées à la gonflette (témoins le sauvage Vision of division ou l’alambiqué Ize of the world) et ça marche, libérant ainsi le groupe du carcan "rock indé" dans lequel il se complaisait peut-être. Casablancas, de son côté, concède encore un songwriting hésitant, mais sa voix ose désormais se libérer : on jurerait Shane Mc Gowan des Pogues sur 15 minutes, et la montée dans les aigus de Ize of the world est pour le moins renversante. Ajoutez à cela un soin grandissant apporté aux arrangements par le groupe tout entier, et vous aurez une idée du tour de force que représente First impressions of Earth, album sans doute pas parfait, mais qui tire le meilleur des Strokes à l’heure actuelle, et peut laisser le groupe envisager une domination mondiale plus ou moins proche.
The Strokes - First impressions of Earth (RCA/Sony-BMG)
Tracklisting :
1 You only live once
2 Juicebox
3 Heart in a cage
4 Razorblade
5 On the other side
6 Vision of division
7 Ask me anything
8 Electricityscape
9 Killing lies
10 Fear of sleep
11 15 minutes
12 Ize of the world
13 Evening sun
14 Red light
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